Plutôt Sade que Poe
La nouvelle de Edgar Allan Poe, Le Masque de la Mort rouge, possède quelques ressemblances avec Les 120 Journées de Sodome du marquis de Sade. Dans les deux oeuvres, on y suit un groupe de nobles...
Par
le 30 mai 2023
15 j'aime
3
Huit, c’est le nombre d’adaptations que Corman a faites des nouvelles de Poe entre 1960 et 1964. Sur les quatre que j’avais vues jusqu’à présent, que du bon. Et sans surprise donc, j’en ajoute une cinquième ! À préciser, je n’ai pas lu la nouvelle originale et il semblerait d’ailleurs qu’elle soit très différente du récit ici conté.
Nous sommes au Moyen Âge, dans une contrée italienne quelconque. Le prince Prospero est un seigneur odieux qui prend plaisir à humilier et torturer les paysans à son service et à faire de grandes fiestas au château avec ses abrutis de vassaux. Pendant ce temps, la Mort Rouge, une étrange épidémie, sévit.
Il y a toute l’ingéniosité de Corman dans ce film. Il n’y a qu’à voir cette première séquence, absolument magnifique. Dans ce décor de studio, un paysage de forêt morte, une vieille femme ramasse du petit bois. La scène est presque en noir et blanc. Elle croise un personnage étrange, rouge vif. Il lui lit l’avenir. Par un jeu de filtres, la couleur change. L’ambiance est irréelle. C’est de toute beauté. Pa la suite, on reconnaîtra les décors et les acteurs des précédentes adaptations de Poe. Corman est toujours le bon candidat quand il faut produire à pas cher. Fidèle, il embauche encore une fois Vincent Price et celui-ci porte toujours le film, cette fois par son personnage de prince sataniste. On appréciera également les nombreux jeux sur les couleurs, le contraste entre les pièces du château pas exemple. On trouvera çà et là quelques scènes bien barrées qui rappelleront le Mario Bava de la grande époque, de la même époque en fait. Au-delà du travail esthétique, on s’amusera de la manière dont Corman présente le pouvoir et ses laquais quand il les fait ramper pour amuser la galerie. Les vassaux sont tournés en ridicule et c’est à la fois parfaitement malaisant et tout à fait frais !
En bref, que du bon dans ce Corman une fois de plus ! Très fortement conseillé donc !
>>> La scène qu’on retiendra ? L’embarras du choix ! Allez, l’avant-dernière, quand la Mort Rouge se déchaîne dans la salle de bal. Dans mouvements amples, de l’emphase, un Price en transe, n’en jetez plus !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Konika0 - Vus ou revus en 2024
Créée
le 3 mai 2024
Critique lue 12 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Le Masque de la mort rouge
La nouvelle de Edgar Allan Poe, Le Masque de la Mort rouge, possède quelques ressemblances avec Les 120 Journées de Sodome du marquis de Sade. Dans les deux oeuvres, on y suit un groupe de nobles...
Par
le 30 mai 2023
15 j'aime
3
C'est dingue, il y a toujours tous les ingrédients réunis chez Roger Corman pour réaliser un bon film, mais la sauce passe rarement, ce n'est pas abject ou repoussant mais méchamment fade. Manque...
Par
le 31 janv. 2015
14 j'aime
1
Roger Corman filme là un de ses huit films consacrés à Edgar Allan Poe. Ce Masque fait aussi partie des trois films tournés par Corman en 1963, ce qui correspond à sa moyenne de films tournés chaque...
Par
le 24 oct. 2019
11 j'aime
10
Du même critique
Le hasard fait succéder Calmos à Barbie. Mais le hasard n’existe pas, diront certains. Et réellement, on tient là un concept bien plus porteur que le Barbenheimer supposé condenser toutes les...
Par
le 5 août 2023
6 j'aime
2
Ce sont le synopsis mystérieux, l’affiche idoine et le succès critique qui m’ont amené à lancer le film. Que de vile tromperie dans ce monde. Ils sont deux frangins. L’un est commissaire de police et...
Par
le 21 mai 2023
6 j'aime
D’une certaine manière, L’Antre de la Folie occupe une place un peu spéciale dans la filmo de Carpenter. Il a quelque chose de différent et c’est ce qui m’a donné envie de le revoir. Un auteur à...
Par
le 11 sept. 2021
5 j'aime