Lorsque pour relancer sa carrière moribonde Lamberto revint sur les traces de son père, il eût des ennuis. Dans un contexte de compromission avec la télévision et de l'effondrement du cinéma populaire italien, on pouvait évidemment craindre le pire (un sacrilège à la mémoire de son père!) D'ailleurs, ce téléfilm est maudit car la collection de téléfilms paneuropéens dont il était issu n'aboutira pas, et sa diffusion sera plus laborieuse.
Maintenant, voyons ce que vaut vraiment ce téléfilm. Un groupe de skieurs chute dans une crevasse et découvre une sorcière portant un horrible masque qu'ils lui enlèveront. Alors l'esprit du mal s'éveille et les touchera, excepté un...
Ce téléfilm souffre malheureusement de plusieurs défauts :
- le groupe de jeunes (8!) est trop important pour que l'on ait le temps de s'identifier à eux. Lamberto ne nous les présentera pas (comme il l'avait fait un minimum pour Démons) pour nous y aider.
- comme il s'agit d'un programme pour la télé, nous aurons droit à peu de violence (beaucoup moins que dans Démons et même dans Baiser macabre!)
- la sorcière est incarnée par Eva Grimaldi, qui vaut beaucoup moins que Barbara Steele. Heureusement, elle nous sera montrée proportionnellement à son talent.
- le scénario tourne en rond autour de la tentation du héros face à Abinas / Sabina
Mais heureusement, de nombreux éléments font de ce téléfilm l'un des meilleurs travaux de Lamberto Bava :
- Le scénario brasse Le masque du démon, mais aussi Sanctuaire (pour le huis-clos dans une Église provoqué par une présence malsaine que l'on croyait détruite par l'inquisition), Démons (le groupe de jeunes qui prennent le masque) et Suspiria (les menaces de la sorcière invisible).
- Les scènes finales, purement grandioses.
- On retrouve avec bonheur Stanko Molnar (Baiser Macabre), Michele Soavi, et il y a la présence non déplaisante de Debora Caprioglio.
- Un formidable jeu de steadycam sensé représenter la sorcière, digne d'Argento.
- Une des meilleures compositions de Simon Boswell.
- Et enfin la magnifique photographie des lieux, digne du père du réalisateur. Lamberto était vraiment inspiré par la montagne.