Le raid d'Andrews version burlesque.

Buster Keaton et Clyde Bruckman signe ici l’un des plus grand chefs d’œuvre du cinéma, « Le Mécano de la Generale », un film burlesque qui s’inspire du raid d’Andrews de la guerre de Sécession, avec énormément de liberté, et qui est connu des cinéphiles pour posséder la scène la plus chère du cinéma muet, celle de la locomotive sur le pont qui s’effondre… on comprend pourquoi.

Johnnie est mécanicien dans une locomotive et désire s’enrôler dans l’armée pour satisfaire sa dulcinée. Malheureusement, sa demande est rejetée et la honte s’abat sur lui. Mais avec l’enlèvement de sa fiancée par des espions de l’Union, Johnnie peut enfin prouver sa véritable valeur. Il se lance à son secours dans une course de train à vapeur hors-norme.

En effet, hors-norme est le terme. L’action et les cascades sont incroyables. Les moyens mis en œuvre sont colossaux pour l’époque. Le nombre des figurants costumés est ahurissant. Les scènes de bataille grandiose. Malheureusement, l’aspect comédie de l’œuvre n’est pas des plus convaincants, malgré un Buster Keaton toujours aussi talentueux et charismatique. Annabelle, le second rôle, donne de sa personne. Je l’ai beaucoup plain, la pauvre. Il ne fait aucun doute qu’elle ait gagné quelques bleues sur le tournage tant elle est malmenée par le scénario. Certaines trouvailles visuelles sont ingénieuses. La scène du pont est bien entendu le clou du spectacle.

J’ai beaucoup aimé ce film, mais ma préférence va pour « Sherlock Junior » qui est plus poétique et plus abouti d’une certaine manière. J’ai le sentiment que « Le Mécano de la Générale » est plutôt à considérer comme un film d’action, dont l’intention est d’en mettre plein les yeux au public, mais qui finalement peine à émouvoir, ou à livrer un message intéressant. Construit sur un schéma plus classique, l’œuvre demeure tout de même d’un grand intérêt, ne serait-ce que pour ses prouesses techniques.