A l'origine, le réalisateur voulait tourner un documentaire sur le retour de Lance Armstrong en 2009, quatre ans après sa première retraite. Comme beaucoup d'entre nous, il avait ses soupçons sur ses performances, notamment la prise de produits dopants. Mais au fur et à mesure du documentaire, et les charges pesant sur Armstrong, jusqu'à sa confidence chez Oprah Winfrey en 2013 que oui, les sept Tour de France qu'il a gagné était en tant que dopé, on sent le regard changer. Aussi bien du réalisateur, qui dédouanerait presque Armstrong, en disant sur la fin que si le public est limite aussi fautif que lui d'avoir supporté un tricheur (sic), que du coureur. Celui-ci est interviewé plusieurs mois après ses révélations fracassantes, et aussi bizarre que cela puisse paraitre, il ne parait pas demander ni pardon, ni avoir des remords.
Le documentaire revient très largement sur ses débuts, et son cancer qui a failli l'emporter en 1996 (images choquantes à l'appui), et c'est au moment de sa guérison, en 1998, que le coureur va prendre contact avec un médecin sulfureux, Michele Ferrari, qui va lui prescrire des produits censés le faire revenir à son meilleur niveau. Sauf qu'il va pleinement rentrer dans un système, et contraindre son équipe, US Postal, à la loi du silence, sur ces pratiques, à base d'EPO, de transfusions sanguines et autres joyeusetés.
On le voit à l'image, via les archives, où Armstrong se mettait à décoller sur des routes à forte pente, où il surclassait ses adversaires, sans le moindre effort apparent...
Le documentaire présente plusieurs personnes, qui ont été dans son équipe, des médecins, et tous sont lucides sur cette époque, en se disant que si ils ne se faisaient pas contrôler positifs, c’est qu'ils avaient raison de tricher. C'est ce qui ressort en général des propos, en disant que si on n'est pas pris la main dans le pot, une triche qui ne se voit pas n'existe pas. Comme si tous n'ont pas vraiment réalisé la gravité de leurs cas. D'ailleurs, l'UCI semble avoir également les mains sales, notamment celle d'étouffer les affaires car son patron de l'époque était ami avec Armstrong.
Il suffit de voir la différence en 2009, où Armstrong est revenu sur le Tour de France sans être dopé, et voir qu'il a énormément galéré en tant que cycliste clean.
C'est assez complet sur ce qui est sans nul doute la plus grande tricherie du sport moderne.