"D'après le roman d'Alberto Moravia.
Il y a Brigitte Bardot et Michel Piccoli.
Il y a aussi Jack Palance et Giorga Moll
...
Et Fritz Lang...
Les prises de vue sont de Raoul Coutard.
Georges Delerue a écrit la musique.
Et le son a été enregistré par William Sivel.
Le montage est d'Agnès Guillemot.
Phillipe Dussart s'est occupé de la régie avec Carlo Lastricati.
C'est un film de Jean-Luc Godard.
Il est tourné en Scope et filmé en couleur par GTC.
Il a été produit par Georges Beauregard et Carlo Ponti pour les sociétés Rome-Paris Films, Concordia, Compagnia Cinématographica Champion."
Après ce générique oral, c'est à Brigitte Bardot de prendre la parole: "Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ?"
Et bien chère BB, je ne dis pas non. Je ne dis pas non plus non à cette insolence que tu affiches d'un simple regard. regard qui plus est teinté de noirceur et qui se veut joueur avec Michel Piccoli.
Outre Brigitte, Godard s'amuse avec ses acteurs comme le suggère le récit du Mépris: un débat sur le rôle du producteur, du scénariste et du réalisateur dans la façon de tourner un film. Il opère une intelligente réflexion sur la valeur du métier de cinéaste, et un parallèle entre la vision élitiste du cinéma d'auteur et la patte hollywoodienne des grosses productions sur une oeuvre contemporaine.
Longueurs et longueurs se succéderont tour à tour, laissant parfois place à quelques plans-séquences intéressants. L'intérêt réside ici dans le fondu des acteurs dans le décor. Le débat qui sévit est de prime abord le point essentiel du récit. Les prises de vues de Capri se veulent captivantes, car l'environnement dans lequel évolue une équipe de tournage est aussi primordiale que le reste. Godard s'est ainsi attaché à la précision de sa mise en scène, réalisant ainsi la digne adaptation du roman de Moravia.