Avec une méthode quasi identique à celle qui a fait, entre autres, de ses films sur Descartes et sur Louis XIV des moments de cinéma et de présence à l'histoire très précieux, Rossellini pour son dernier film s'approche du Christ mais sans avoir soulevé la page de texte. Sa méthode ne fonctionne plus aussi bien. A la révélation d'une vérité, il lui a préféré un travail d'iconographie même si parfois le souci historique est sensible, il reste insuffisamment prégnant pour donner vie à ces blocs picturaux plus que cinématographiques où le montage se fait comme pour un tableau à l'intérieur d'un plan, recadré par des changements de focale (de concentration sur des détails) et quelques travellings comme parallèles à l'axe de la scène (des pas de côtés parallèles au mur et au tableau ou à la fresque).
Pour un tel sujet, il me semble qu'on est en droit d'attendre aujourd'hui des traitements qui nous permettraient de nous ressusciter littéralement après dépoussiérage ou révélation des strates de textes venus obscurcir la vie de ses galiléens, leurs espérances et leurs désespoirs. Un film qui malheureusement n'existe pas encore. Qui aurait pu être celui de Dreyer si... mais...