On a un peu oublié René Clair aujourd'hui, pourtant il fut parmi ceux qui maitrisaient le mieux la comédie en son temps. Il apporte toute sa fantaisie en cette période de transition entre le cinéma muet et le cinéma parlant. Le film commence par un travelling sur les toits de Paris, menant peu à peu à la gaieté qui semble le maître mot de cette comédie. Une façon très original d'introduire et de conclure le film.
Le scénario part d'un postulat déjà exploré maintes fois dans la comédie. On a perdu un objet, on veut le récupérer par tous les moyens. L'intérêt est alors moins de savoir si on va retrouver ce fameux veston que les situations comiques que cette quête entraîne. On nous gratifie d'histoires de filles, de mesquineries entre copains (on en retrouve souvent dans le cinéma de René Clair) mais aussi de musique, de chansons, une constante atmosphère de joyeuseté.
Clair utilise les opportunités du parlant pour insuffler du rythme à sa comédie. Les dialogues sont fonctionnels mais prononcés avec rapidité et énergie. Ils se mettent au service du comique de situation. La scène de la poursuite dans les escaliers au début du film relève typiquement du burlesque muet.
Le sommet du film est une très jolie scène ou le protagoniste joué par René Lefèvre et la ravissante Annabella se réconcilient et s'enlacent dans le décors d'une pièce musicale romantique. Derrière les acteurs principaux de la pièce qui jouent, eux ne jouent pas, ou ne jouent plus.
On ne dira jamais assez que René Clair était un auteur et qu'il a droit à une place de choix dans l'histoire du cinéma.