Depuis le temps que je voyais ce film dans la liste des "plus grands films de Noel" je me suis dit "allez, c'est l'occasion." Seul hic : quelle version regarder ? Les deux étaient sur Disney +. J'étais plutôt partant pour la version des années 90 mais un tour sur Rotten Tomatoes m'a dit que la première était "la meilleure." Comme on était deux adultes derrière l'écran, on s'est dit que voir un film en noir et blanc n'allait pas nous tuer. On est donc partie pour cette version là.


Et j'ai été étonné, en bien et en mal.

Allez, on va commencer par le mal : Je trouve que le rythme est un peu mou et que ça fait très "film d'intérieur." Je m'attendais à bien plus de péripéties avec un pitch comme "un père noel centre commercial est en réalité le VRAI père Noël" au lieu de ça, après une partie comique sur la première demi-heure (avec des passages vraiment drôle) on passe un peu au drame humain, avec un vieil homme bizarre dont personne ne sait vraiment quoi faire.


Mais bon, ça permet d'amorcer une troisième partie assez géniale avec le "procès du père Noël" que j'ai vraiment apprécié. Ha et je trouve la fin vraiment décevante.

Ho, mais c'est la maison dont je rêvais. La gamine est contente. Gros roulage de pelle qui sort de nulle part. T'as vu on est amoureux, bim, on emménage ensemble. Oh mon dieu, c'est la canne du père noel. Fin.

Mais j'ai été aussi étonné en bien. Bon, déjà parce que c'est souvent drôle et quand ça ne l'est pas, c'est très touchant. Les acteurs jouent bien et il émane de Sebastian Cabot quelque chose : c'est vraiment le Père Noel. Tu te dit direct "ok, c'est lui" et t'en démord pas alors que jamais le film ne nous montre d'élément magiques qui pourraient nous le faire penser. (Ok, le mec sait parler le hollandais.)


Et d'ailleurs, c'est cette absence de magie qui m'a plu, alors que c'est le genre de truc que j'aurais détesté dans un autre film : jamais à aucun moment on nous force la main. Mieux : le film montre plusieurs fois que la fameuse "magie de Noël" fonctionne par des raisonnements rationnelles : Kris Kling montre juste qu'avoir une proximité avec le client et être honnête peut être bénéfique pour une entreprise.


En retour son procès est gagné parce que la justice et la politique perdrait plus à dire que le père noel n'existe pas qu'il existe (ce qui est un consensus encore actuel : les télévisions, les politiciens et les acteurs institutionnels jouent le jeu car ils passeraient pour des rabats-joies s'ils avouaient l'inverse.) Idem pour les agents des postes qui se disent qu'envoyer les lettres au tribunal... pourraient leur faire gagner de la place. (Et on voit comment était trié le courrier à l'époque, c'est fou, les mecs avaient des cadences de dingues.) Le film questionne même par moment la façon dont Noël est devenu une fête très commerciale.


C'est donc ça qui est agréable : le film arrive à être très pragmatique (les cadeaux sont achetés par les parents) sans péter la magie de Noël (ptet que le père Noël de ton magasin c'est le vrai père Noël. Qui sait ?) Ha, et il y a une mère célibataire qui élève seule sa fille et personne ne vient lui poser de questions chiantes là dessus. En 1947. Pas mal.


Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui, mais du coup, si la question se posait, je me demande si je ne me choisirais pas la version 90's. (Que je testerais ptet un jour.)

Possibilité de remake/suite : Y a déjà eu deux remakes et en plus, je serais pas surpris qu'il ai inspiré des tas de téléfilms de Noël ou des épisodes de séries à la manière de 12 Hommes en colère ou La vie est belle.

Le détail qui me titille : La fin !

En quoi c'est magique ? C'est juste une canne dans une maison abandonnée qui est ouverte pour les visites. N'importe qui aurait pu la laisser.

Suis-je le seul ? 1 : A me dire que les pyjamas portés dans les films des années 40, ça fait un peu ridicule. T'as un homme avec son complet veston, costard cravate, tu le vois se coucher, et hop, t'as l'impression d'être face à un petit garçon qui va aller faire dodo. C'est limite si tu te demande si la seule différence c'est pas la clope au bec.

Suis-je le seul ? 2 : A me dire que le procès aurait pu être beaucoup plus expéditif. Il suffisait juste d'invoquer la croyance religieuse : personne n'a à prouver l'existence du père noel comme personne n'a a prouver l'existence de Dieu. (Mais apparemment c'est utilisé dans la version des 90's.)


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le 20 déc. 2022

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