J'ai enfin découvert ce qu'il se cachait derrière le mythe du génie Tarkovski, en commençant, peut être malheureusement, par son oeuvre la plus complexe, personnelle... Mais j'ai eu l'occasion de le voir en salle alors je n'ai pas craché dessus.
La force de ce film, je crois, c'est qu'en general il ne laisse pas le spectateur dire de lui qu'il est mauvais mais plutôt que c'est lui qui n'a pas su comprendre. On ne blâme pas le film mais nous même de ce sentiment d’incompréhension, d'avoir été laissé de côté. Je me suis sentie presque vexée en sortant du film, de ne pas avoir su ressentir les choses comme le réalisateur les a ressenties. Je crois que j'ai trop besoin d'un minimum de sens, de structure, je ne suis pas capable de ressentir quelque chose dont je ne comprend pas un minimum le sens.
Et ceux qui sont touchés par le Miroir, je pense d'abord qu'ils ont de la chance, mais surtout qu'ils en sont capables car ils ont su se reconnaître dans certains plans, certaines émotions... C'est une question d’expérience, c'est parfaitement intime... C'est le film le plus subjectif que je connaisse, et il le restera probablement. Je vois Le Miroir comme un film à part, quelque chose à ressentir plutôt qu'à voir. Et pour quelqu'un qui est resté assez de marbre devant tout ça, je trouve que j'en fait bien l'éloge.
Car même objectivement, de loin, même sans avoir réussi à être pleinement touchée, je peux dire sincèrement que les plans, les mouvements de caméras, le son, tout cela ensemble est magnifique, inclut parfaitement au récit.
Tout ça je le vois parce que je n'ai pas su voir autre chose, et je n'en veux même pas au film mais plutôt à mon ressenti personnel. C'est ça la force du Miroir.
Comme le dis la citation, peut être que je n'ai pas assez désiré de me retrouver dans ce film. Ou peut-être que ce n'est pas un moment dans ma vie où j'en suis capable.
Je penserais à le revoir plus tard, peut être que mon regard changera, et je l'espère, je pense que le film est propice à ça.