Je suis subjuguée par la beauté de ce film. Par la vérité qui en émane. La vérité, et en même temps, l'incompréhension la plus totale. Que dire de ce film ? Qu'est-ce que j'en retiens ?
Tout d'abord, je parlerai de l'image. L'image dans sa pureté pure et dans son évidence. Je parlerai de la subtilité la plus fine de la lumière. Des séquences qui se meuvent dans une logique équivalente à celle du souffle du vent qui meut les arbres dans la forêt. Le feu, le mouvement du feu. Mouvement du feu, mouvement de la lumière, mouvement des draps poussés par le vent.
La confusion. Confusion temporelle, confusion onirique, fantasmagorique. Le souvenir. L'évidence des sens. La confusion des sens. Qu'est donc cette femme ? Est-ce donc une muse ? Qu'est donc cette Muse ? Au regard si las, au visage si rond, et à la bouche si pulpeuse. Que sont donc toutes ces muses qui attrapent mon regard. ô lèvres gercées, aux cheveux mouillés. Aux corps élancés dans les airs.
IL y a aussi cette scène. Cette scène qui me toucha, de toute sa grâce. De tout le poids de sa grâce soudaine et fulgurante. Une telle dynamique. L'espagnol qui parle du toréador, et puis, tout à coup, les images, l'archive, le souvenir, l'autre temps. Et le regard, tout à coup figé et grimaçant, de cette petite fille, qui ne comprend pas. Et là.
Le poids, de la grâce. La dynamique, la dynamique.
Et puis le rythme, la poésie. Le rythme. Cette scène fabuleuse, où l'héroïne traverse un long couloir, et de ses pas claque le rythme qui accompagne le poème. La musicalité, l'évidence des sens. La musicalité, l'évidence des sens. Ses talons qui claquent, claquent, claquent, comme le tic-tac de l'horloge, dans la maison de bois, comme le bois, poussé par le vent, comme le feu, qui crépite, comme les gouttes d'eau, qui tombent des cheveux, qui tombent du toit, comme la goutte de lait, qui tombe de la table, vers l'autre table, comme la lumière, qui s'éteint.