Une famille américaine loue un AirBnB dans un endroit reculé, près de forêts, à l'abri des regards, afin de se changer les idées durant quelques jours. Peu après leur arrivée, leurs appareils connectés vont cesser d'émettre, le Wifi devenant soudainement indisponible. C'est alors qu'un père et sa fille, qui se disent être les propriétaires de la maison, viennent les voir pour constater qu'il y a un souci général.
Précédé d'un buzz important, en particulier parce que le couple Obama est producteur, Le monde après nous est plutôt bien résumé dans son titre français, car il s'agit avant tout d'un film catastrophe à une échelle humaine, où il ne doit y avoir moins de dix personnages en tout. C'est également la première réalisation de Sam Esmail, qui est le créateur de la série Mr Robot, que je ne connais pas, et pour un essai, je dois dire que c'est assez impressionnant de maitrise dans la composition des cadres ou pour suggérer la montée de la tension sur quelque chose qui mettra beaucoup de temps pour être éclairci. Que ce soit dans les plans qu'il filme de manière penchée, avec des travellings ou des changement de lieux à la manière de Panic Room, le soin accordé à la mise en scène est impressionnant même si tant d'effets ne nuisent pas en fin de compte à l'histoire qu'il veut raconter.
L'autre grand atout est également dans son casting avec en particulier Julia Roberts, qui n'a jamais été meilleure depuis très longtemps : elle incarne une épouse et mère acariâtre, qui déteste l'humanité, qui rabaisse son mari joué par Ethan Hawke, voire un soupçon de racisme quand arrivent Mahershala Ali et sa fille jouée par Myha'la, et elle va tenir son personnage la grande majorité du temps. Nomination à l'Oscar en vue ?
Curieusement, le traitement m'a un peu fait penser à Knock in the cabin, sorti aussi en 2023, où ça parle aussi de dérèglements, dans une forêt lointaine, et il faut dire que là, c'est beaucoup plus intéressant, surtout avec ce casting, et encore, je ne parle pas de Kevin Bacon qui en quelques minutes de présence fait un personnage assez curieux, complotiste sur les bords.
Enfin, et là je ne m'y attendais pas concernant une production Netflix, c'est que le film raconte en substance qu'il vaut mieux garder de manière physique les œuvres que l'on aime. Car une des intrigues concerne la fille de Julia Roberts, qui veut absolument voir le dernier épisode de Friends, et par un twist final, elle se rend compte qu'elle pourra. Avec un dernier plan que je vois comme un pied de nez à Netflix, ce que je trouve couillu pour le coup.
Au final, et même si le film est très long pour pas grand-chose, plus de 2h20, il parle de notre impossibilité de vivre aujourd'hui sans nos appareils, et qu'au fond, nous ne sommes pas armés à ce qui pourrait arriver.