Une proposition de film que j’ai adoré.
Un film qui pourrait penché dans n’importe quel genre, il frôle pleins de lignes (horreur, tension, home invasion, apocalyptique, chronique, huis-clos…) mais il ne franchit jamais complètement ces lignes, il reste (malgré des situations what the fuck) juste humain, finalement assez terre à terre.
Celui qui est habitué aux films popcorn aux situations chocs qui veut juste « sa dose » de scènes, de situations choc, gore, violente, d’adrénaline …sera ici bien déçu, dommage pour lui, ici nous sommes plus dans un film « à la » donnie darko.
Pourtant Il y a assez de matière dans le film pour faire moults séquelles sur ce qui se passe avant, après, pendant mais à d’autres endroits, en utilisant tous les genres de films possibles et imaginables. Le film regorge de situations, d’événements montrés ou hors champs.
Le réalisateur a carte blanche et en profite pour vider son sac concernant les relations humaines, les dysfonctionnements sociaux, sociétaux, ses angoisses, ses paranos… mais il le fait de manière « réaliste », de manière humaine via ce groupe d’humains bloqués « à la campagne » .
Ils doivent cohabiter en ses temps troublés sans avoir les tenants et aboutissants de ce qui se passe vraiment. Ils découvrent au fur et à mesure des bribes d’éléments ce qui changent leur point de vue sur le monde, sur eux-mêmes sur leurs relations.
Une pépite remplie d’idées, de mise en scène parfois « m’as tu vu » dans ses mouvements de caméra mais que personnellement j’affectionne.
Au moins le réalisateur tente de nombreuses choses quitte à se prendre un peu les pieds dans le tapis avec des effets spéciaux qui ne sont pas toujours du meilleur niveau mais ça ne me dérange pas : je préfère un réal qui va à fond dans sa vision plutôt qu’un réal qui se bride par peur d’un rendu pas parfait, les spectateurs qui s’arrêtent à ça sont bien triste… l’essentiel est l’idée, ici le rendu n’enlève rien au sens de la scène, au message que la scène signifie, à la poésie qui peut en découler, ou tout simplement à l’atmosphère que ça instaure…
J’ai bien aimé la fin pied de nez à netflix (vive le support physique, dans ce monde le bouton netflix ne sert plus à rien). Je m’interroge encore sur ce que signifie la série friends dans ce métrage car tout le long du film ont pourrait se dire :
- si les gens entre eux étaient moins égoïstes, moins dysfonctionnel…ils n’auraient pas besoin de vivre une vie, de ressentir des émotions, de se créer une famille par procuration en regardant des séries tel que friends qui, comme l’indique le film, est de la nostalgie d’un monde fantasmé qui n’a jamais existé. Peut-être que si les humains n’avait pas besoin de ces Séries alors c’est que le monde irait bien et on pourrait conclure de manière naïve qu’aucune fin de monde ne risquerait de pointer le bout de son nez
- mais on peut aussi ce dire : quand tout va mal heureusement que ces Séries sont là pour nous évader, nous donner joies, bonheur, émotion, pour se retrouver dans un cocon réconfortant.
Alors oui ça ne réinvente pas l’eau chaude, il y a des réflexions déjà vu depuis des décennies mais on sent que le réal y met du sien et je préfère milles fois voir des copies de films (de qualité variable) avec ces propos sur la société, sur le monde que voir mille fois des films étant des copies de films (de qualité variable) genre fast and furious ou la nonne 18 ou saw 50…
Car ces propos éculés font malgré tout toujours réfléchir (même si on a hélas pas besoin de ces films pour réfléchir à ces thèmes qui font parties de notre quotidien).
Ces films nous y font toujours réfléchir d'une manière légèrement différente.
Et :
- même si c'est parfois de manière très basique,
-même si les réflexions résonnent parfois en nous de manière très éphémère,
-même si ça débouche souvent sur des coups d’épée dans l’eau car une fois le générique finit nous retournons très rapidement à notre vie dans cette société dysfonctionnelle, vie dans laquelle nous continuons à réfléchir sur ces thèmes mais avec nos propres boucles de pensées en nous morfondant avec fatalité ; ces réflexions sont toujours nécessaires.
Bref même si on a pas besoin de ces œuvres pour réfléchir ça ne m'empêche pas du tout de souhaiter que tous les médias (ciné/livre/musique/peinture/photo...), les artistes et pas que vont continuer à s'emparer de ces thèmes tant qu'ils feront malheureusement partie de notre quotidien.
Pour moi c’est une pépite.