On retrouve ici un Logan Lerman surprenant, surtout connu à l’époque pour des rôles plus légers (Percy Jackson), qui montre ici une profondeur et une sensibilité remarquables. Sa performance, tout en subtilité, est à la fois touchante et authentique, particulièrement lorsqu’il incarne les fragilités et les angoisses de son personnage, Charlie.
Le décalage entre l’univers intérieur tourmenté de Charlie et l’effervescence extérieure de ses nouveaux amis est le moteur émotionnel du film. Cette opposition crée des moments intenses et mémorables, où l’introspection rencontre des éclats de liberté et de joie, notamment lors de la célèbre scène du tunnel.
Le mélange des genres est réussi, alternant habilement entre drame, romance et des instants d’humour léger. Cette combinaison rend le film accessible à un large public tout en abordant des thématiques plus sérieuses. On pourrait cependant noter que certains sujets, comme les traumatismes ou la santé mentale, auraient gagné à être approfondis pour un impact émotionnel accru. Mais un traitement plus intense aurait aussi risqué d’alourdir l’ensemble et de le rendre trop sombre.
Le scénario, quant à lui, reste linéaire et suit une structure classique : solitude, rencontre, transformation et catharsis. Ce cadre familier est efficace, bien qu’il puisse sembler un peu prévisible pour des spectateurs aguerris.
La bande sonore, composée de morceaux emblématiques des années 80 et 90, amplifie l’atmosphère nostalgique et intime du film. Des chansons comme « Heroes » de David Bowie ou « Asleep » de The Smiths ne sont pas seulement des ajouts esthétiques, elles accompagnent les émotions des personnages. Cette sélection musicale parlera particulièrement à ceux qui ont grandi dans ces décennies ou qui apprécient une ambiance vintage.
Enfin, certains aspects du film, par exemple le traitement de certains personnages secondaires ou la représentation des relations amoureuses, peuvent paraître légèrement idéalisés, flirtant parfois avec des clichés de récits adolescents. Cependant, cela n’enlève rien à l’authenticité générale du film.
The Perks of Being a Wallflower est un drame adolescent poignant et sincère, porté par des performances fortes et une bande sonore mémorable. Bien que le film ne soit pas exempt de quelques faiblesses, il demeure une œuvre touchante et profondément humaine. Son exploration des moments de solitude, d’amitié et de renaissance laisse une empreinte durable, un peu comme une vieille photo polaroid, et intemporelle. C’est idéale pour une réflexion douce-amère sur les défis et les joies de l’adolescence. Une belle réussite à regarder sans hésitation.
P.-S. – En relisant ces lignes, j’ai eu envie de réécouter « prom dress » de mxmtoon. Cette chanson, avec son mélange de mélancolie et de légèreté, me semble capturer parfaitement le sentiment que laisse le film : celui d’une adolescence faite d’ombres et de lumières, où chaque instant compte.