Un spin-off est-il moins vain qu’une suite ?
Non.
Après Nemo, donc, Dory, son sidekick amnésique, qui va nous dire 457 fois dans le film qu’elle « a oublié ».
Oublié, probablement, le scénar du film précédent, pour ne pas souffrir de scrupules quant à son plagiat : famille, traversée dangereuse, incursion chez les hommes, fuite par les égouts, famille, famille, famille et famille.
Et, je crois que j’ai oublié, famille, aussi.
Avant le film, un court métrage Pixar, Piper, a la mauvaise idée de placer la barre très haut. Sur le terrain du scénar, rien d’extraordinaire, certes, si ce n’est que, dénué de parole, il fait tout passer par l’image et l’expressivité d’un oisillon devant affronter les vagues. Et sur le plan visuel, il donne à voir l’eau, le sable et les plumes comme on ne les a tout simplement jamais vus. Autant dire que le long qui suit en pâtit de manière significative.
Dessin animé pour les tout-petits, Le monde de Dory est dénué de toute ambition. Un humour proche de zéro, un récit qui semble durer trois heures et qui se résume à une sorte de parcours de santé avec saut d’obstacles et agrégats de potes (requin baleine, beluga, poulpe) qui viennent grossir les rangs de ce qui pourrait appeler des suites sur le modèle du désormais bien rance Age de glace.
Certes, tout n’est pas à jeter et le gimmick du poulpe en mode camouflage peut arracher quelques sourires, mais à l’ennui sévère des répétitions (les souvenirs insupportables de bébé Dory avec Papa-Maman) succèdent des séquences dont l’appellation WTF ne cesse de croître à mesure que le récit progresse.
Pixar a annoncé récemment vouloir lever le pied sur les suites et c’est une bonne nouvelle. Alors qu’on craint de voir ce que donnera le quatrième volet de l’indépassable Toy Story, on sait que leurs créations originales (Wall-E, Vice-Versa) ont toujours été leur fort. Que cette grosse baisse de régime leur en apporte une preuve supplémentaire.