«Les meilleures choses de la vie arrivent par hasard»
Si ces belles paroles de Dory peuvent s'avérer véridiques, il se trouve que dans un film trop de hasard tue le hasard. Et ça s'appelle de la facilité. Cette suite, elle, n'est pas du tout le fruit du hasard. Le monde de Dory semble être seulement une suite forcée, à optique plus commerciale qu'autre chose. Point d'imagination dans ce qui se révèle être un film avec une identité aussi remarquable que celle d'une sardine en boîte. On va du point A au point B, on rencontre des embûches et on atterrit audit point B. Comme dans Le Monde de Némo quoi. C'est original. Également comme dans En Route, Les Croods et toutes ces autres conneries pour gamins qui ne savent que mordre à l'hameçon.
Si Dory était un personnage secondaire très drôle dans Némo, la suivre ici dans son périple est casse-caviar. Le côté «j'ai des troubles de la mémoire immédiate» est sur-utilisé quand ça arrange au point d'en devenir méga-lourd. Et suivre un personnage relou durant un périple aussi convenu et prévisible, c'est nul. Le film qui dure 1h30 donne l'impression qu'il en fait au moins 2, et chaque étape franchise sonne comme une victoire. Pour le spectateur. Le vrai. Pas pour ceux qui mettent plus de 6. D'ailleurs, la majeure partie qui se déroule dans l'Institut de Biologie Marine est trop redondante. On se croirait dans le manoir de Resident Evil, on reste confiné dans un petit endroit où tout se ressemble, on fait des allez-retours, et cela sans aucune tension, avec unique enjeu de retrouver "papa/maman que j'oublie quand ça arrange". Ça m'irrite grave la raie tu vois.
Dory est chiante dans un univers chiant. Cependant comme à son habitude Disney nous offre son lot de personnages secondaires rigolos qui relèvent le niveau, qui apportent exotisme et distraient dans cette quête archi-vue. Les lions de mer sont géniaux, même quand ils se foutent explicitement de la gueule d'un handicapé. C'est drôle bien qu'étrange que ce soit si gratuit. J'aime bien, c'est osé, c'est marrant. Tant mieux car à part quand on a les flashbacks sur le mignon-bébé-Dory, nos trois poissons sont chiants dans le moment présent. Au point que leur situation durant tout le film, bah on s'en fiche. Comme 550 x 2 poissons.
Malgré les applaudissements des enfants, il faut être lucide : cette suite est ridicule par sa facilité. Cette suite est chiante par son intrigue. Cette suite est lourde par ses protagonistes. Cependant cette suite est sauvé par ses personnages secondaires et le budget décor. Car sinon c'est aussi rebutant que l'huile de foie de morue, aussi vide de goût qu'un poisson pané.
Donc un conseil, si un jour t'as l'occasion de t'arrêter pour le voir : Nage droit d'vant toi, nage droit d'vant toi.
Spéciale dédicace à Claire Chazal. Garde la pêche ma gueule.