Une suite plutôt correcte, bien qu’un poil en-dessous du premier film. Il y a plusieurs bonnes idées dans ce film, mais le tout est noyé dans de trop nombreux personnages pas franchement utiles, des intrigues secondaires parfois lourdingues, et une intrigue principale qui joue un peu trop souvent sur le faux-rebondissement.
Je pense notamment à Marin et Némo qui semblent au final mis de côté dans ce film et qui n’apportent finalement pas grand-chose à l’intrigue, si ce n’est jouer sur les liens de l’amitié, de la famille, de la confiance (faisant un peu redit du premier film au passage).
On pourra aussi citer un anthropomorphisme assez prononcé et quelques invraisemblances scientifiques ; mais le tout est pour faire avancer l’intrigue et on est dans un Pixar, donc ce n’est pas l’essentiel.
Du coup, quels sont les bons points ? Tout d’abord, il y a le message sous-jacent du film, déjà présent dans le premier, et qui me tient vraiment à cœur : la captivité, c’est mal ! C’est suffisamment discret pour ne pas nous être affiché en plein poire mais c’est quand assez subtil pour qu’on y fasse attention. En ça,
le personnage de Hank
nous fera penser aux Siphonnés du bocal dans le premier film (et à Gil notamment) mais en inversé. Cela conduit à plusieurs situations globalement très amusantes et cocasse, d’autant plus qu’ils ont beaucoup joué sur les capacités de mimétisme du poulpe.
Toujours dans le registre de la captivité, même si l’Institut de Biologie Marine est présentée comme une organisation qui cherche à « protéger, soigner et remettre en liberté »,
on constatera que plusieurs des animaux nés dans ces aquariums souffrent de problème de santé.
Bon, rien de bien méchant, on est dans un Disney, et cela sera aussi à l’origine de plusieurs gags ; mais on note ici aussi la petite pique à la captivité. Pour en revenir à l’Institut, cela sera également l’occasion d’avoir plusieurs explications très pédagogiques sur le monde marin parfaitement intégrées à l’histoire, et aussi quelques piques sur les enfants et le comportement vis-à-vis des animaux qui y vivent. Des messages que j’ai beaucoup appréciés.
J’ai parlé de Hank que j’avais bien aimé, mais il y a aussi Destinée, principalement parce que de un, je rêverai de voir un requin baleine en vrai, mais aussi parce que c’est difficile de ne pas s’identifier à elle par moment quand on fait partie du club des bigleux. On pourra aussi citer Bailey, même si j’ai pas trop accroché (alors que j’adore les bélugas !), notamment pour certaines scènes tirés tout droit de films d’espionnage. Un hommage à la Pixar ! Un autre personnage que j’ai beaucoup apprécié, c’est Dory bébé. L’intrigue autour de Dory joue beaucoup avec la corde sensible ; mais si c’est aussi efficace, c’est par ces passages quand on la voit bébé avec ses parents et qu’elle est simplement trop mimi !
Alors certes, à la longue, on peut avoir ce sentiment de trop plein de souvenirs qui reviennent. Peut-être aurait-il mieux valu se recentrer en ne conservant que les meilleurs. Le côté flashback peut aussi finir par devenir lassant, même s’ils ont pour but de faire avancer l’intrigue en nous donner un élément après l’autre. Mais bon, voilà, ce qu’on retiendra, c’est ce minuscule bébé Dory qui est trop mimi (avec ses yeux disproportionné mais qui expriment tellement de choses) et à qui il est arrivé une des pires histoires qui peut arriver à un enfant. Un truc au final très américain dans la façon dont c’est abordé.
Techniquement, le film est globalement correct. Il y a un immense progrès sur le rendu sous-marin (le jeu de la lumière, les mouvements de l’eau, le rendu sur les surfaces ou même l’animation même de l’eau elle-même) depuis le premier film, qui faisait pourtant déjà très fort en la matière. Cette fois-ci, Pixar repousse les barrières plus loin. Ce qui est étrange à côté des animaux qui au final font encore très cartoon dans la réalisation mais aussi dans l’incrustation. Enfin, une nouvelle fois, j’ai quand même beaucoup aimé ce qui a été fait avec Hank. Une animation donc de très bonne facture qui maîtrise son sujet ; le tout accompagné d’une musique de Thomas Newman fidèle à lui-même. Discret mais néanmoins présente avec ces quelques notes qui jouent sur nos sentiments et nos souvenirs.
Le Monde de Dory s’avère donc une suite très honnête de Némo, même si l’histoire s’avère un peu poussive sur la fin. Peut-être qu’en réorganisant deux-trois truc, ils auraient pu rendre l’histoire plus fluide. On en sortira cependant ravi, le sourire aux lèvres, éventuellement la larme à l’œil et des étoiles plein les mirettes. Et puis bébé Dory !