Après avoir envisagé Peter Jackson à la mise en scène (de qui elle se désintéressera après avoir vu et détesté The Frighteners), Barbara Broccoli confie finalement ce 19ème James Bond à Michael Apted, réalisateur notamment de Gorilles dans la brume. Un choix qui fait clairement enrager, tant la présence du papa des Feebles aurait sûrement dynamité un projet qui en avait bien besoin.
Passées une séquence d'introduction plutôt spectaculaire et l'excellent générique de Garbage, Le monde ne suffit pas déroule une intrigue sans saveur et bien routinière, traduisant bien le manque d'imagination des créateurs de la saga. On suit ces nouvelles aventures d'un oeil torve et peu concerné, un chouilla réveillé de temps en temps par des scènes d'action plutôt bien torchés à défaut d'être renversantes.
Dans la peau de l'agent 007 pour la troisième fois, Pierce Brosnan semble déjà se faire chier, conservant un visage monolithique pendant tout le film. A ses côtés, Robert Carlyle en fait des caisses en bad guy et Sophie Marceau démontre une fois encore son incapacité à jouer avec un minimum de justesse. Quant à Denise Richards, monumentale erreur de casting, elle est aussi crédible en physicienne que Mimi Mathy en Xena la guerrière, en plus d'être totalement inutile.
Pas grand chose à dire sur cet opus fade et ringard, ennuyeux au possible, si ce n'est les adieux émouvants de Desmond Llewelyn (qui décèdera peu après le tournage) et la joie immense de voir la Marceau se prendre une tarte dans sa gueule par Judi Dench. On trouve son plaisir où on peut.