Son père ayant été assassinée, Elektra King (Sophie Marceau) se trouve dès lors sous la protection active du MI 6. Avec l'aide de son ange gardien et amant James Bond (Pierce Brosnan), elle entend bien mettre la main sur le terroriste qui l'a kidnappée et cherche à démanteler son empire (Robert Carlyle)...


Alors que Demain ne meurt jamais se reposait un peu trop sur ses atouts pour créer un récit vraiment mémorable, Le Monde ne suffit pas corrige tous les défauts du précédent volet. Certes, on n'assistera pas à un changement radical des codes de la saga, mais tout de même, le film de Michael Apted apporte son lot de nouveautés.
La longue séquence d'introduction donne le ton : Le Monde ne suffit pas sera un volet ultra-efficace et impitoyable avec ses personnages. Et de fait, même si on est encore loin d'un John MacClane, on découvre à nouveau que Bond est capable de souffrir, aussi bien physiquement qu'émotionnellement. Mais celle qui apporte le plus d'humanité à son personnage reste avant tout la merveilleuse Judi Dench, qui nous offre une émotion inattendue dans le rôle de M, qu'on croyait inaccessible à la pitié. Pour une fois, on entre au fond de l'âme du personnage, sans jamais basculer dans le pathos, étonnant tour de force.


Explosif à souhait, Le Monde ne suffit pas enchaîne les morceaux de bravoure avec un beau dynamisme : la poursuite sur la Tamise, ou bien à skis, l'évasion du laboratoire souterrain en Azerbaïdjan, le désamorçage de la bombe à toute allure dans le pipe-line, l'hélicoptère et ses lames meurtrières, le sous-marin vertical du climax... sont autant de séquences cultes qu'on aura peine à oublier, tant la photographie d'Adrian Biddle sait leur donner l'énergie nécessaire pour se graver au fond de notre mémoire.
Et de fait, si Le Monde ne suffit pas est sans conteste un des James Bond les plus rythmés, il n'en oublie pas ses personnages pour autant. Pierce Brosnan continue d'irradier le film de son charisme brut et fascinant, tandis qu'il se voit ici doté d'une James Bond girl étonnamment médiocre en la personne de Sophie Marceau, dont le jeu plus que bancal (compensé, bien sûr, par sa plastique superbe) trouve pour une fois sa légitimité, entretenant paradoxalement l'ambiguïté dont le scénario la revêt trop passagèrement. Grâce à son casting, dont même les seconds rôles sont toujours extrêmement soignés. Outre le retour de Robbie Coltrane, sans doute une des meilleures idées du film, on notera également que le regretté Desmond Llewelyn tire sa révérence de la plus belle des manières, en retrouvant enfin la complicité perdue entre Q et 007, grâce à un hilarant R, magistralement interprété par John Cleese.
En plus de cela, David Arnold confirme qu'il est ce qui est arrivé de mieux à la bande-originale de la saga (après John Barry, of course), en continuant sur sa lancée symphonique, mais cette fois teintée d'un ton pop ici ou là, souvent bien maîtrisé. Un pur plaisir auditif qui, conjugué, à la somptueuse photographie, nous rappelle qu'avant même l'ère Mission : Impossible, un film d'action pouvait déjà prétendre à être un grand divertissement.


Ainsi, Michael Apted signe sans nul doute un des meilleurs volets de toute la saga, grâce au rythme effréné qu'il a parfaitement su s'approprier, tout en perpétuant les codes immuables de la saga. Une vraie réussite qu'on ne se lassera pas de revoir !

Tonto
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le 9 sept. 2020

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Tonto

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