Comme avec tous les 007 Brosnan, beaucoup de bonnes idées et de potentiels sont gâchés in fine par des formules toutes faites et des plans-séquences réalisés à la va-vite. Le meilleur exemple en est Elektra King : Sophie Marceau la joue merveilleusement bien et arrive même parfois à donner de la substance à des paroles vides de sens, du genre « la vie ne vaut pas d'être vécue si on ne la vit pas comme un rêve », placée comme si c'était la phrase du siècle. Peut-être pour prendre le contre-pied de l'histoire particulièrement simpliste du précédent Demain ne meurt jamais (1997), les scénaristes se sont ici attelés à créer une intrigue assez absconse mais finalement médiocre. Robert Carlyle qui a fait ses classes en prolétaire chez Ken Loach et excellent dans Trainspotting (1996) ou The Full Monty (1997) est ici du dernier ridicule avec sa tête de zombie et son asymbolie à la douleur due à une balle logée dans le cortex. Probablement le pire méchant de toute l'histoire de la série ! Et la chimie ne prend pas vraiment non plus avec le Dr Christmas Jones (Denise Richards), une physicienne nucléaire improbable et surtout très agaçante.
Le moment un peu réjouissant du film est sans doute le numéro de Desmond Llewelyn qui passe la main à John Cleese dans le rôle de Q d'une manière un peu stylée, mais on dira que ça ne suffit vraiment pas.