La structure est solide, la mise en scène particulièrement travaillée, Le monde nous appartient est un film qui puise son énergie dans sa croyance en lui-même.
Le récit croise deux destins, les croise et les décroise, construisant petit à petit la toile d'une tragédie stylisée, dont les protagonistes dessinés à grands traits réussissent à dépasser leurs archétypes.
Film urbain à l'ambiance quasi nocturne baigné par la partition d'Ozark Henry, Le monde nous appartient ne se limite pas à un pur exercice de style. Capable de fulgurances cinématographiques dignes de Thomas Winding Refn, Stephen Streker prouve qu'il sait écrire, construire et conclure.
Si la mécanique est quelquefois trop apparente, si les effets se laissent parfois aller à la facilité, le film réussit à maintenir le cap et nous tenir en éveil, grâce à une trame déconstruite, une belle économie de dialogues et une intelligence bienveillante dans le traitement des personnages. La filiation, la peur, l'amour ou le jeu sont abordés avec subtilité et sans lourdeur.
Le jeune Yamanol Perset est peut-être un peu faible, mais le reste du casting se montre solide. Et c'est évidemment le magnétisme de Vincent Rottiers qui domine et porte le film.