Dommage que le film accuse une réalisation si médiocre, des effets spéciaux très carton-pâte et des dinosaures si ridicules même pour l'époque (un varan avec deux cornes collées sur le front ou un serre-tête collerette, un crocodile avec un éventail sur le dos...). Il avait pourtant bien des atouts à proposer, entre son scénario intrigant (des chercheurs vont sur un plateau désert au sommet de l'Amérique du Sud, qui serait encore peuplé de reptiles géants préhistoriques), un personnage féminin fort (un exploit, pour les années 60 !), une équipe de chercheurs facile à cerner (avec le méchant et son acolyte qui ne s'intéressent qu'aux diamants que renferment les cavernes anciennes) et un rythme assez soutenu jusqu'au bout. Steven Spielberg se serait d'ailleurs inspiré de ce film pour sa saga Jurassic Park, car - outre le titre qui est repris pour le deuxième film de la saga récente - l'on retrouve des scènes-clés comme le dinosaure qui place sa tête au ras d'une cascade pour tenter d'attraper les gentils, mais se contente plutôt du méchant... Il faudrait lire le roman éponyme de la saga du Professeur Challenger écrite par Sir Arthur Conan Doyle (oui, le papa de Sherlock Holmes, nous aussi nous ignorions cette autre saga hors-holmsienne...) dont ce film de 1960 est l'adaptation, afin de savoir à qui l'on doit cette scène de face-à-face mémorable entre dinosaure et humain sous la cascade. On aime bien moins, en revanche, la scène de combat entre le varan et le crocodile, d'une violence inouïe et non simulée (ils ont forcé les deux bêtes à s'entre-déchirer, ce qui est douloureux à voir si l'on a de l'affection pour les animaux...). Il n'en reste pas moins que cette adaptation fauchée a son charme, mais manque (très) visiblement de moyens. Ce gros lézard avec un serre-tête...