Après le succès de Jurassic Park sur nos écrans de cinéma, l’auteur Michael Crichton donne une suite à son propre roman best-seller Jurassic Park. Son nouveau livre fourmillera de nouvelle trouvailles. Il en résultera une histoire qui parle toujours de dinosaures, mais qui inverse le principe de départ : ce sont les hommes qui débarquent sur l’île des dinosaures, et non ceux-ci qui sont enfermés dans un zoo géant.

The Lost World sort en libraire en 1995, le titre est une référence à Sir Arthur Conan Doyle et son roman d'aventure The Lost World paru en 1912, récit d'une expédition sur un haut-plateau peuplé de créatures préhistoriques.

Steven Spielberg se dit très intéressé par un nouveau volet et achète aussitôt les droits du nouveau roman de Michael Crichton. Le réalisateur Joe Johnston se propose pour le réaliser, mais Spielberg tient à superviser lui-même le projet.

David Koepp se charge à nouveau d'adapter le travail de Michael Crichton sous forme de scénario. Même si ce dernier film conserve une trame plus ou moins fidèle au roman, il subsiste de nombreuses différences comme des chapitres et des personnages entièrement supprimés ou refaçonnés.

Le spécialiste des effets visuels Stan Winston et Industrial Light & Magic font également leur grand retour pour donner vie à des dinosaures d'un réalisme saisissant. La tâche est plus ardue comparée au premier film, car les animaux sont plus nombreux et évoluent dans un milieu sauvage et non derrière des clôtures.

Au fur et à mesure de l'avancement de la production, Steven Spielberg devient de moins en moins intéressé par son film. Très occupé par le développement du studio DreamWorks SKG et la préparation de ses films suivants, Spielberg est parfois absent du plateau et dirige son équipe par visioconférence. Il confessera plus tard qu'il était gêné de revenir à un divertissement de type grand public après avoir réalisé Schindler's List.

The Lost World : Jurassic Park sort finalement en 1997 et on peut ressentir le manque d’implication de Steven Spielberg à la réalisation ou même celui de David Koepp à l’écriture du scénario (bien moins travaillé que le roman de Michael Crichton).

Quatre ans après le terrible fiasco de son Jurassic Park, le milliardaire John Hammond rappelle le Professeur Ian Malcolm pour l’informer de son nouveau projet. Sur une île déserte, voisine du parc, vivent en liberté des centaines de dinosaures de toutes tailles et de toutes espèces. Ce sont des descendants des animaux clonés en laboratoire. D’abord réticent, Ian Malcolm se décide à rejoindre une expédition quand il apprend que sa fiancée est sur l’île. Il ignore qu’une autre expédition qui n’a pas les mêmes buts est également en route.

Exit les docteurs Alan Grant et Ellie Sattler, piliers du premier épisode, c’est désormais le cynique Ian Malcolm qui mène la danse. Jeff Goldblum s’en donne toujours à cœur-joie et c’est un plaisir de le retrouver. Traumatisé depuis la déroute de Isla Nublar, il est traité de fou par l’opinion publique. L’époque est au complot, à la paranoïa, et tout le film traitera de cette défiance que les hommes ont les uns des autres : les scientifiques face aux chasseurs, les saboteurs face à la multinationale, le rêve utopique face au pouvoir de l’argent.

Personne ne pouvait de toute évidence réitérer l'exploit ni impliquer le public de la même manière que le premier volet. Conscient que les attentes des spectateurs étaient désormais différentes pour ce second épisode, la mise était sur le spectacle beaucoup plus direct et trépidant, mais à la générosité souvent trop envahissante.

Moins verbeux que le premier épisode, le film fait ainsi la part belle à l'aventure et offre un divertissement enchaînant les péripéties les plus exaltantes. Qu'il s'agisse d'un camion suspendu au dessus d'une falaise, de l'attaque de deux Tyrannosaures ou bien encore de la poursuite dans les hautes herbes avec des Velociraptors. Quitte à faire du divertissement, le film nous en donne parfois trop car certaines idées sont vraiment ridicules ou mal intégrées au scénario. On pense notamment à la démonstration de gymnastique de la petite fille, ou bien encore au traitement de l'arrivée du Tyrannosaure en ville qui semble complètement improvisée et bourrée de références (The Lost World, King Kong, Godzilla, etc…).

Pourtant, il reste toujours aussi divertissant et immédiatement jubilatoire. Cette fois-ci, si l'on voulait pousser un peu la sur-interprétation, on pourrait affirmer que Steven Spielberg ne parle non plus de l'avenir du cinéma en lui-même, mais bien de sa propre vision du métier directement (avec tout le paradoxe de faire une suite commerciale pour pouvoir mener à bien des projets plus personnels). Spielberg s'est donc, à l'instar de ce qu'il expliquait dès le premier film de sa franchise, adapté.

Il n'est par ailleurs pas étonnant de constater que les principaux personnages sont peu attachants, en particuliers Julianne Moore, Vince Vaughn et Richard Schiff qui accompagnent Jeff Goldblum dans son expédition. Je trouve les personnages très inconscients de leurs actes. Il est difficile dans ces conditions de réellement éprouver de l'empathie pour des héros qui n'en sont pas vraiment.

Heureusement que j’ai eu le plaisir de retrouver Richard Attenborough, Ariana Richards et Joseph Mazzello à l’écran durant la séquence introductive.

Du côté des antagonistes, si Arliss Howard est très caricatural dans la peau du neveu de John Hammond, on a le chasseur Pete Postlethwaite (qui joue dans Amistad de Steven Spielberg la même année). Si il est présent dans la partie sur Isla Nublar, sa présence manque terriblement dans la partie à New York.

La musique de John Williams est toujours une maestria.

Sans doute moins ambitieux et surprenant que le premier Jurassic Park, ce second opus nous replonge tout de même avec plaisir sur une île peuplée de dinosaures où la mort rode à chaque pas. Comme pour le premier, le côté spectaculaire l’emporte sur la logique, l’aspect scientifique ou narrative des choses. Néanmoins il offre suffisamment de matière pour parfois surprendre le spectateur.

StevenBen
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le 21 mars 2023

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Steven Benard

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