Ubik au cinéma avec zéro budget et énormément de talent, ça donne un téléfilm à l'univers SF rétro complètement fou et une réflexion sur la réalité extrêmement profonde... Autant vertigineux pour les sens que pour la conscience, Le Monde sur le fil fait tomber son spectateur dans une abime métaphysique, dont on ne sort pas indemne. Et puis en 3h20 de scénario extrêmement ficelé, imbriquant avec brio énormément de sous-intrigues qui se relâchent avec brio au fil du temps, soutenu par des dialogues jouissifs et une mise en scène parfaite jouant de manière incroyable avec les miroirs (mais comment ils ont fait?), on n'a clairement pas le temps de s'ennuyer.
Je regrette juste d'avoir été un gros fan du genre SF en littérature (surtout de Dick en fait) et d'avoir senti pas mal de choses venir, mais ça ne change rien à l'expérience, dur de ne pas tomber dans le gouffre de l'horreur quand on entend un rire pareil, quand on voit de pareilles images.
Un gigantesque film paranoïaque.