Roberto Benigni, acteur volubile (doublé dans la VF par Patrick Timsit) est certainement un comique attachant, tout au moins son personnage de "monstre". Attachant mais inégal. Le bon, c'est par moments ce côté poético-burlesque qui rappelle le temps du mue; le moins bon, ce sont des gags assez complaisants et convenus. Il est vrai que le sujet du "Monstre" se prête par nature, et c'est son originalité, à une certaine trivialité.
Loris est un pauvre bougre qu'un malheureux concours de circonstances fait passer pour le tueur de femmes qui sévit dans le quartier. Et il accumule des attitudes et postures qui renforcent la méprise.
Cependant, la lampe-torche dressée dans la poche du pantalon, si elle initie, entre autres péripéties du même genre, la situation cocasse qu'un imagine, est à l'image du film dans son ensemble: une plaisanterie insistante. Pour tout dire, la mise en scène n'est pas brillante et les effets comiques sont invariables. L'esprit du film relève par moment du boulevard le moins élaboré. On finit par s'ennuyer un peu et la découverte finale du vrai coupable apparait bien dérisoire et indifférente.