"Le mors aux dents", c'est l'autopsie d'une course hippique truquée dont les répercussions entrainent les protagonistes, selon la théorie des dominos, dans une cuisante désillusion.
Le film de Laurent Heynemann fait partie de ces films qui prétendent dénoncer les magouilles et les collusions politiques. Ingénieuse sans être véritablement surprenante, l'action rejoint, à cet égard, un propos parfois maladroit parce qu'éculé et, ici en tout cas, trop explicite. La mise en scène manque sans doute de rigueur et d'envergure dramatique; elle ne permet pas à l'intrigue de dépasser le cadre de l'anecdote, comme savent le faire généralement les cinéastes engagés italiens. D'autant que la définition des personnages reste sommaire, sinon caricaturale.
Pour autant, Heynemann démontre avec vigueur, à travers une nébuleuse de corrupteurs et de corrompus, le pouvoir illégitime que détiennent notamment les partis politiques et les renseignements généraux. Ce en quoi le film demeure un divertissement certes limité mais honorable.