L'exemple parfait de ce que devrait être un film familial. Haletant, merveilleux (Le titre original ne ment pas), émouvant, intelligent, d'une inventivité formelle incroyable, "Le Musée des merveilles" m'a replongé deux heures durant dans un état rare : celui dans lequel je me trouvais enfant lorsqu'un film me transportait, au sens premier du terme, lorsque plus rien n'existait autour de moi, lorsque je devenais littéralement ceux que je voyais à l'écran.
Todd Haynes n'est pas un réalisateur lambda, alors quand il s'empare d'un roman pour enfants, il le transcende, y apporte sa touche d'auteur. Passant d'une époque à l'autre avec une dextérité époustouflante, il nous offre un récit sans temps mort, malgré la première heure quasiment sans un dialogue, bercé par la composition envoûtante de Carter Burwell ou encore le groove insensé d'une Esther Phillips, mais ce qui saute chaque instant aux yeux, c'est bel et bien la mise en scène qui mériterait d'être étudiée par tous les étudiants en cinéma. Voyez la course-poursuite entre Ben et Jamie dans le musée et vous comprendrez ce qu'est un virtuose de la caméra.
"Wonderstruck" est donc un film populaire au sens noble du terme, mais aussi une sensible réflexion sur l'enfance, sur le temps qui passe, la transmission et l'héritage, et quand le magicien Haynes décide de rendre hommage au cinéma muet (Je ne me remets toujours pas de ce Noir et blanc, certains chefs-opérateurs mériteraient la canonisation), c'est toute l'histoire du septième art qu'il embrasse.
NB : Quand un film se finit par la sublime reprise du "Space Oddity" de Bowie par la chorale The Langley Schools Music Project, c'est un dernier coup fatal porté au cœur, et les larmes coulent...
Et au fait, c'est mon cerveau malade ou... ?
Je crois que t'as triché sur ton petit voisin de classe
Maîtresse maîtresse, il fait rien qu'à copier sur moi