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Je n'attendais pas grand chose de ce qui fut tout de même la première adaptation d'un roman de Michael Crichton pour le grand écran. Ayant été franchement déçu (pour rester poli) par la découverte du Fantastic Voyage de Richard Fleischer, sorti 4 ans plus tôt, j'avais même un peu peur de cette nouvelle incursion dans le genre de la SF de laboratoire. La surprise n'en est que plus belle, tant The Andromeda Strain peut sans honte prétendre à une place douillette dans le haut du panier science-fictionnel 70's.
On ne peut pas dire que Robert Wise envoie du rêve, puisque 90% du film se passe en souterrain, dans les laboratoires aseptisés d'une base secrète du Nevada. La clé de la réussite du film se situe pourtant dans cette atmosphère aussi épurée qu'oppressante, accentuée par la remarquable BO bruitiste de Gil Mellé qui, pour sa toute première composition cinématographique, va jusqu'à nous vriller littéralement les tympans dans les moments les plus angoissants. Les oreilles les plus sensibles crieront à l'amateurisme, pourtant il y a là une réelle pertinence ainsi que des velléités expérimentales qui rendent le design sonore du film, dans sa globalité, particulièrement fascinant.
Bien qu'entachée de quelques maladresses légèrement frustrantes, l'adaptation tient ses promesses et cette intrigue à base de vie extraterrestre et de guerre bactériologique tient en haleine pendant plus de deux heures, ce qui n'est pas un mince exploit quand on se rend compte que l'on passe la majorité du film à observer les expériences des 4 scientifiques qui tentent de percer le fameux mystère Andromède. Il faut dire que le scénario sait vulgariser juste ce qu'il faut, sans nous prendre pour des abrutis finis, et reste a priori plausible scientifiquement, en tous cas pour les profanes. L'écriture a aussi le mérite de nous imposer des héros crédibles, qui se démarquent plutôt bien des clichés hollywoodiens, et se permet même d'imposer un personnage féminin non sexualisé - alléluia ! Bon choix également que de laisser un voile d'ambiguïté sur les véritables motivations du Dr Stone, et par là-même sur celles du gouvernement américain, afin de donner à l'histoire un brin de mystère supplémentaire, assez subtilement de surcroît pour ne pas verser dans le conspirationnisme outrancier. En contrepartie il y a bien quelques longueurs et des éléments très mal exploités (à quoi sert l'épilepsie du Dr Leavitt ?), et il faut avouer que la conclusion à tendance à faire dans l'expéditif.
Dernier reproche, j'ai de gros doutes sur le traitement infligé aux rats et au singe, dont les souffrances semblent bien réelles, et ce malgré la présence de l'American Humane Association au générique...
Cela dit, The Andromeda Strain vaut très largement le détour de par son suspense passionnant, son ambiance originale et son efficacité indéniable.
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le 7 avr. 2017
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