Huitième Tarzan avec Johnny Weissmuller et second réalisé par Wilhelm Thiele, ce Tarzan's Desert Mystery (un titre original bien plus pertinent que sa traduction française – Le Mystère de Tarzan – puisque le bonhomme ne fait ici l'objet d'aucun mystère particulier...) redresse sensiblement la barre après un Triomphe de Tarzan assez décevant. Ce qui permet à Wilhelm Thiele de quitter la franchise avec les honneurs...
Alors, comme dans l'opus précédent, le personnage de Jane est hélas toujours absent : côté coulisses, parce que la franchise a changé de boîte et que Maureen O'Sullivan est restée à la MGM mais, à l'écran, parce que Jane participe à l'effort de guerre (on apprécie la volonté de nous avoir fourni une explication acceptable). Aussi, comme dans l'opus précédent, le quota féminin est assuré par un nouveau personnage de passage. Mais si la princesse Zandra du Triomphe de Tarzan m'avait in fine déçu (alors que, sur le papier, je trouvais l'idée cool), la nouvelle nana m'a elle plutôt plu. Je sentais que cette magicienne grande gueule allait vite me gaver mais, tout compte fait, l'inconnue au bataillon Nancy Kelly s'avère plutôt sympathique. Et tant mieux, puisque le personnage est particulièrement présent, et se pose même comme la principale protagoniste à l'écran pendant le tiers du film durant lequel Tarzan est captif. Son association avec notre héros, Boy et Cheeta fonctionne.
Autre atout appréciable du film : son environnement. Après cinq épisodes qui se cantonnaient à la seule jungle de Tarzan (ce qui n'était pas alors pas spécialement un défaut), la franchise a, depuis trois opus maintenant, entamé une entreprise de diversification de ses décors : après New York puis Palandrya, place ici au désert et à ses dunes ! Et ça fait du bien de voir Tarzan évoluer dans de nouveaux environnements et affronter de nouvelles saloperies (animales comme humaines). Le dernier acte, dans une espèce de forêt planquée au fin fond du désert, présente d'ailleurs un petit bestiaire assez sympa : varans, plantes carnivores et araignée géante sont au programme. On aime.
Puis comme les films sont de plus en plus courts (mine de rien, on a tout de même perdu une demi-heure entre le premier opus et celui-ci !), l'avantage est qu'il est du coup difficile de se faire chier. Le spectacle étant en l'occurrence très plaisant, l'heure dix file sans ventre mou et le film s'avère du coup agréable de bout en bout.
Un épisode tout à fait sympathique, donc !