Suivi de l'hivernage de 3 limicoles

L’objectif du film est de montrer l’importance des zones humides. Pour cela, le réalisateur suit 3 espèces d’oiseaux de rivage ou limicoles (qui se reproduisent au-delà du cercle polaire), en effectuant un chassé-croisé entre elles, ce qui ne facilite pas toujours la compréhension du spectateur. Le 1er site est la baie de Moreton en Australie, au large de Brisbane (Queensland) où hivernent 35 000 oiseaux, notamment dans la mangrove. Ils sont étudiés par le Pr Richard Fuller de l’université du Queensland. Parmi eux se trouve le courlis de Sibérie (Numenius madagascariensis) dont la population mondiale est évaluée à 32 000 individus et qui vole pendant 4 jours sans se poser pour se rendre de Sibérie, via Taiwan ou la Chine, en Australie. Deux populations existent en Australie, dans le Nord-est et dans le sud-est (= baie de Moreton). Ils consomment des crabes dans les vasières où existent un projet de marina. Le 2e site est le banc d’Arguin en Mauritanie. Il reçoit 2 millions d’oiseaux migrateurs dont le bécasseau maubèche (Calidris canutus) qui parcourt 9 000 km pour venir du détroit de Béring (en faisant une halte en mer des Wadden, délimitée par les îles de la Frise aux Pays-Bas) et y manger des bivalves vivant dans la vase. Il est étudié [pesées (113 g), mesures, baguages, prélèvements de sang, pose d’émetteurs satellite] par Jan Van Gils, professeur honoraire à l’université de Groningen (Pays-Bas). Il a constaté qu’il y en avait 500 000 en 1980 et plus que 100 000 en 2020, décroissance qui s’est accompagnée d’une réduction de taille, probablement due à un bec trop court, ne permettant pas d’attraper les bivalves et obligeant les oiseaux à consommer des végétaux, moins nutritifs. Le 3e site est l’île de Chiloé (8 400 km²) au Chili. Elle est fréquentée par la barge hudsonienne (Limosa haemastica) qui vient d’Alaska en 7 j de vol (à 80 km/h), via Vancouver (où elle se nourrit d’un biofilm au-dessus de la vase et riche en acides gras). Le recours à l’I.R.M. (imagerie par résonnance magnétique nucléaire) permet de mesurer leur taux de graisse (norme = 50 %).