Michel Serrault occupe un rôle de premier plan avec ce jeune prof de français exalté dont c'est la première rentrée. Et ce Monsieur Robignac entend bien bien dépoussiérer les grands auteurs et leurs oeuvres pour les rendre plus vivants auprès de ces élèves de troisième.
Il y a dans la thématique associée au personnage de Serrault (son sacerdoce, sa modernité contre les frilosités de l'Education nationale de l'époque) quelque chose d'édifiant et on peut craindre que le message du réalisateur Philippe Agostini verse dans la profession de foi fastidieuse. Le cinéaste surmonte ce possible écueil en évitant d'être trop démonstratif.
Michel Serrault, qu'on sent très investi, y compris dans les sentiments que lui fait éprouver une jeune et distinguée maman d'élève (la belle Sylva Koscina), sait rendre son personnage attachant et pertinent sans emphase. Son compère Jean Poiret est là aussi, en retrait, dans le rôle d'un fourbe président d'une association de parents d'élèves. Darry Cowl fait une apparition... en vendeur d'échelles. La présence des trois ne fait pas du film le nanar qu'on pouvait craindre (en dépit de la médiocrité de son titre).
Bien au contraire, le film porte une ambition, revêt une fantaisie sans vulgarité et introduit des moments sérieux. Il dispense un charme (scolaire) rétro et facilite la tache de Robignac en lui confiant 40 élèves aimables et bien élevés...Rien de transcendant mais travail estimable.