Le nettoyeur (Destry), est le remake d'un précédent film du même George Marshall, avec James Stewart et Marlène Dietrich. N'ayant pas vu l'original, ni le roman dont tout ceci serait tiré (il existe apparemment une vieille version avec Tom Mix), je me concentrerai donc sur ce film.
Audie Murphy en est la vedette. Un peu oublié du public français, c'était à l'époque une star, auréolée de son prestige acquis par ses faits d'armes héroïques durant la seconde guerre mondiale. Jeune, beau, héroïque, habile avec les armes, il avait tout du héros hollywoodien de l'époque. C'est donc tout naturellement qu'il trouva sa place dans l'industrie cinématographique.
Le nettoyeur part d'un pitch connu : une ville est sous la férule des truands, et un héros solitaire se retrouve à devoir y restaurer la loi et l'ordre. On ne compte plus les westerns qui brodent sur ce sujet, de l'humble série B universal, comme celui-ci, au grand film (L'homme aux colts d'or).
Là où le sujet acquiert une certaine originalité, c'est que le nettoyeur en question n'a pas l'air d'être un dur, débarquant de la diligence portant une ombrelle et une cage à oiseaux, qui certes ne lui appartiennent pas. Mais quand même, bougonne le shérif, alcoolique joué par Thomas Mitchell qui n'en est pas à son premier rôle de gouailleur alcoolique, les premières impressions, cela compte.
Aussitôt adoubé par les truands, dont le maire fait partie, car personne ne le prend au sérieux, Audie Murphy est nommé adjoint aussitôt. Et là, deuxième originalité, son idée est d'appliquer la loi : pas celle du shérif du far west, prompt à dégainer, mais celle qu'on trouve dans les livres, là-bas à l'est. Ce qui d'ailleurs ne lui vaudra pas une grande popularité auprès de la population, avide d'une justice plus expéditive.
Audie Murphy, avec son visage qu'on pourrait qualifier de poupin, était l'acteur rêvé pour un tel rôle, qu'on pourrait croire sur mesure. Sa carrure ne semble pas le destiner à jouer les gros bras, mais le public américain sait parfaitement de quoi est capable l'homme en question, et cela rend le personnage absolument crédible.
Le nettoyeur n'est pas un grand western, mais s'avère une série B qui plaira beaucoup aux amateurs du genre. L'intrigue est bien menée, on y trouve quand même un assez grand nombre de personnages développés, il y a des péripéties et du suspens, une musique tout fait réussie. Que demander de plus?