Attention, NINJA !!! Après le succès en VHS de American Ninja, forcément la Cannon commande une suite et c’est en 1987 qu’arrive American Ninja 2 : The Confrontation, également connu par chez nous sous le titre Le Ninja Blanc. Blanc pour sa couleur de peau hein, pas pour son costume qui est noir. Parce qu’un ninja, c’est américain, et si c’est américain, c’est bien, surtout si ça rapporte du pognon ! Toujours réalisé par Sam Firstenberg, toujours avec le duo Michael Dudikoff / Steve James, toujours la même recette et c’est tant mieux, car c’est ce qu’on est venu chercher. Bon, le budget a été drastiquement réduit, on passe de 1M$ pour le premier film à 350000$ pour cette première suite. Oui, ça a bien charclé dans le lard mais qu’importe, le ninja c’est la vie, et des ninjas, y’en a plein. Que demander de plus ? Que le film soit bon ? Euh… on ne peut pas tout avoir hein. Mais il est fun, comme un petit nanar qu’on déguste entre amis, et ça c’est bien non ?
Le scénario suit le même schéma que le premier film car il ne faut pas changer une recette qui marche. Une demoiselle en détresse, un milliardaire mal intentionné, un copain black qui sort l’artillerie lourde, … Bref, on change de lieu et de méchant, mais c’est à peu près tout. Ah oui, et là aussi il y a un bad guy qui a décidé d’élever du ninja en batterie. Du ninja nourri aux OGM comme on n’en fait plus, pas ces daubes de ninjas bio japonais. Vous savez, ce ninja qu’on exhibe car on en est fier, des ninjas qui poussent tellement vite qu’on s’amuse à les faire s’entretuer histoire d’amuser la galerie et d’en avoir moins quand le gentil viendra leur péter la gueule. Oui, les scénaristes étaient sous produits illicites quand ils ont écrit ça. Et si je parle d’OGM, ce n’est pas pour rien, car le scénario nous sort quand même du ninja génétiquement modifié façon guerriers ultimes. Bah c’est vrai quoi, ça a été fait avec des soldats, pourquoi pas avec des ninjas ? Bon, une fois de plus, comme dans le premier film, et bien que tentant parfois de nouvelles techniques (pour escalader un mur à plusieurs par exemple), les ninjas font preuve d’un grand talent dans l’incompétence, en plus d’être parfois suicidaires. Tiens, si je m’accrochais à l’arrière d’une voiture en marche et que je me faisais trainer sur des kilomètres, ça ne serait pas une idée qu’elle est bonne ça ? Lorsque les ninjas se battent, les scènes d’action brillent par leurs coups de pieds / poings qui passent à deux mètres de ceux censés les recevoir. Certaines bastons (celle dans le bar par exemple) ressemblent plus à du Bud Spencer et Terence Hill qu’à un film de ninjas. Malgré tout, joli body count avec pas moins de 87 morts. Oui, ça tombe comme des mouches chez les ninjas !
Michael Dudikoff est toujours aussi parfait, le regard vide, aussi expressif qu’un bulot défraichi (bien qu’il tente quelques expressions faciales ce coup-ci), mais toujours aussi mi-homme mi-ninja et re mi-homme derrière, pétant des bras à tour de bras. Un être avec qui tout devient létal, toujours aussi invincible bien que prenant deux ou trois taloches histoire de garder la forme. Steve James ne voulait pas jouer dans cette première suite car tournée en Afrique du Sud où régnait encore l’apartheid. Mais il a admis par la suite qu’il s’était beaucoup amusé à tourner cet American Ninja 2 et ça se sent à l’écran. Toujours aussi expressif à outrance, cabotin et grimaçant au début, très cabotin et très grimaçant à la fin, il vole souvent la vedette à notre ninja blanc tellement il semble s’éclater à défourailler du sbire ninja. Oui, les acteurs sont nuls, et c’est ça qui est génial. Ils croient à ce qu’ils font et, quelque part, c’est beau à voir. Pour faire des économies, cette première suite est moins dans la « démesure » que le film original. On fait des tournages un peu à la sauvage dans les rues, on met la grosse scène finale en intérieur (comme ça pas besoin de véhicule ou d’hélicoptère), on remplace les explosions par de la poudre flash (pour un résultat un peu bissextile), … Et puis l’avantage des ninjas, c’est qu’on peut tuer plusieurs fois les mêmes figurants, vu qu’ils sont masqués. Moins de budget certes, mais pour autant, American Ninja 2 ne lésine pas sur le rythme et les scènes d’action sont assez nombreuses et bien disséminées tout du long. Avec American Ninja 2, on rit, on pleure, on est ému, on a peur… Non, je rigole, y’a juste plein de ninjas qui se font péter la gueule et c’est fun !
N’égalant pas le film original qui avait placé la barre très haut en termes de film de ninjas ridicule mais ô combien amusant, American Ninja 2 / Le Ninja Blanc continue sur la même lancée avec la même recette. C’est nul, on se marre, c’est fun.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/ninja-american-ninja-2-de-sam-firstenberg-1987/