D'entrée de jeu on peut tout de suite annoncer la couleur : il baigne dans le rose vif pourrait-on dire, et la "participation amicale" d'un Jospin jovial et décontracté, visiblement heureux de jouer le jeu ne me contredira pas.
Une comédie sympathique habitée par la présence tsunamesque de Bahia , tornade brune débridée en la personne de Sara Forestier que, à l'instar de notre lunaire Arthur Martin, d'abord interdit par sa tchatche et son allure foutraque, nous allons peu à peu intégrer à notre univers, voire aimer tant elle est touchante dans ce désir d'humanité qui l'anime, jeune passionaria qui veut "niquer la droite" au sens premier du terme.
Face à elle Jacques Gamblin est irrésistible : coincé, violenté par cette fille qui n'a pas froid aux yeux, puis irrémédiablement séduit par un être profondément sincère et humain, produit atypique de l'union d'une ex-bourgeoise en rupture de ban avec sa famille baba cool militante, drôlissime Carole Franck ! et d'un ouvrier algérien qui n'en finit plus de se dévouer aux Français qui l'ont accueilli, sacrifiant au grand dam de sa fille, sa seule passion : la peinture, composition touchante de Zinedine Soualem.
Il serait injuste de ne pas citer le couple Cohen/Martin, dignes parents d'Arthur, excellents Michèle Moretti et Jacques Boudet, férus de technologie, plus doués pour parler des gadgets dernier cri que du passé tragique des grand-parents Cohen, disparus un certain jour et qu'on a occultés à jamais.
Une comédie qui sous des dehors roses traite avec humour des engagements et des choix d'une vie, du nom et des origines, pas un grand film mais un divertissement attachant.