A la fin des années 1950, un jeune homme rêve d'ailleurs, et sa rencontre avec un soldat américain, dont une base militaire est située non loin de là, va lui changer sa vie. Il va adopter un mode de vie plus proche de l'Ouest, notamment la découverte du Jazz, ce qui ne va pas plaire à sa petite amie ni à son père...
Énorme échec commercial à sa sortie, le réalisateur Alain Corneau le considérait comme son film préféré au sein de sa carrière et dieu sait qu'il a eu quelques réussites à son actif.Car il faut dire que, bien que ça soit tiré d'un roman, Le nouveau monde est partiellement autobiographique dans le sens où à cet âge-là (il avait lui aussi 16 ans à la fin des années 1950), Corneau a découvert lui aussi le Jazz, et par extension le cinéma américain. Mais le titre est très bien choisi car ce sont de nouvelles perspectives qui s'ouvrent dans un univers si corseté pour cet adolescent. incarné par un Nicolas Chatel un peu monocorde. Cela passe aussi par la découverte de l'amour avec une fille jouée par Sarah Grappin, avec des scènes plutôt osées dans un film dit tout public, où cette dernière va s'étaler sur sa poitrine nue le résultat d'une éjaculation précoce après un premier contact charnel avec son petit ami alors qu'elle a l'âge du rôle, soit 16 ans elle aussi. Mais c'est aussi et surtout la rencontre avec l'Amérique via James Gandolfini et Alicia Silverstone, qui vont être pour cet ado une sorte de père rêvé ainsi que la fille qu'on voudrait avoir comme copine.
Même si on n'est pas censés savoir que Corneau aime le Jazz, ça se devine très facilement par la dextérité avec laquelle il filme avant tant d'ardeur ces musiciens jouer ainsi que tout ce qui touche à l'Amérique, car on sent que par l'entremise du film, le réalisateur doit sans doute revivre sa jeunesse, partielle ou non. Et la présence d'un acteur aussi américain que James Gandolfini ou Alicia Silverstone (qui jouera l'année suivante dans son film le plus connu, Clueless) ne pas du tout tâche, en particulier pour ce dernier que je trouve touchant dans ses failles.
Je ne peux que conseiller ce film, certes imparfait, dont les décors font parfois toc, où Guy Marchand (qui joue le père du personnage principal) semble lui aussi monoexpressif, mais il y a une telle générosité, une si grande sincérité de la part d'un réalisateur qui nous ouvre (pour la seule fois) son coeur et parler de lui que ça me plait.