Comme souvent dans mes critiques, je vais parler de moi. Vous voilà prévenu.
Je suis passionné de théâtre. Le rapport en l'art théâtral et le cinéma m'a toujours au moins questionné, qu'il s'agisse de l'apport du premier sur le second ou inversement.
La vidéo est un média relativement récent dans l'Histoire des arts. Les possibilités offertes par ce support doivent être pensées dans un but de complémentarité entre le théâtre et la vidéo sous toutes ses formes.
Du rôle de l'image à l'acteur qui se dérobe pour accentuer l'impact de la vidéo au théâtre, de nombreuses pistes de réflexions sont possibles pour traiter de ce rapport qu'entretiennent théâtre et vidéo afin de mettre en évidence le rôle de la vidéo au théâtre et ses différentes utilisation.
Entrez dans un univers où l'espace, le temps et avec eux le théâtre dans se globalité, sont déformés et déstructurés.
A l'heure, donc, où la vidéo au théâtre est considérée comme partie intégrante du champ de possible du dispositif scénique.
A l'heure où cela n'est plus considéré comme de la mise en scène novatrice mais comme un outil comme tant d'autres, il est important de rappeler que le cinéma a toujours été nourri du théâtre.
Ici, c'est dans sa dimension textuelle et scénique que je vais axer ma réflexion.
Un des premiers films d'un homme de théâtre, c'est toujours intéressant à étudier car permettant de comprendre comment, par la suite, car suite il y a eu, Guitry a évolué par et pour ce nouveau medium.
J'ai visionné à la suite deux films de Sacha Guitry, deux films qui, pour n'en être pas moins des œuvres abouties, proposent un usage différent de l'art cinématographique dans les années 40 : Le Roman d'un tricheur et Le Nouveau testament.
Le film qui nous intéresse aujourd'hui a pour principal défaut de ce reposer sur une forme de théâtre filmé. Il est d'ailleurs l'adaptation d'une pièce.
Pourtant, dès l'entame, la mise en scène semble présager un réalisation proprement cinématographique qui s'affranchit de tout caractère théâtral.
Et puis, vient le huis clos, la situation, l'intrigue.
L'on se rend compte alors que, bien qu'il s'agisse de très bon théâtre filmé, cela reste du théâtre.
Libre à nous de juger l'œuvre à l'aune des spécificités du support cinématographique.
Pour ma part, j'ai choisit de ne pas choisir.
Effectivement, la mise en scène est quelque peu statique, on récupère les personnages au moment où portes et dialogues s'ouvrent, les coups de théâtre et quiproquos sont légions...
Tout me rappelle l'homme de la littérature qu'est Guitry.
C'est du très bon théâtre filmé.
Pourquoi Guitry est-il un grand homme du paysage culturel français du XXème siècle ?
Parce qu'il a su évoluer avec les différents arts auxquels il s'exerçait. Cela, et bien d'autres choses.
Mais c'est surtout cela que je retiens, l'évolution d'un artiste, d'un auteur et la naissance d'un cinéaste qui sera confirmé avec Le Roman d'un tricheur.
6, théâtre/10