Qu'on se le dise, la méthode Disney à dépoussiérer ses vieux films n'est pas récente. Dans les années 90 déjà, la firme aux grandes oreilles avait orchestré pas moins de treize remakes allant de gros succès en salles (Les 101 Dalmatiens, Flubber) aux petits téléfilms oubliés (The Computer Wore Tennis Shoes, Freaky Friday...). Dans cette continuité, nous avions donc droit à celui de L'Espion aux pattes de velours de 1965. Surfant à l'époque sur les comédies familiales animalières, le film de Robert Stevenson mettait en scène deux jeunes filles s'alliant à un agent du FBI allergique aux chats afin de retrouver une banquière enlevée par des demandeurs de rançon.
Dans cette refonte de 1997, désormais réalisée par un téléaste qui réalisera la même année Spice World — une pointure du genre donc, même topo : une ado rebelle (Christina Ricci blasée jusqu'aux orteils) s'associe à un flic incompétent (Doug E. Doug, incapable de percer après Rasta Rockett) pour retrouver la bonne d'un riche propriétaire, enlevée par mégarde par des ravisseurs dont on ne connaitra l'identité qu'en fin de bobine ; accrochez-vous, c'est aussi imprévisible que débile. Destiné aux enfants en bas âge peu exigeants, le long-métrage époussette le film original, assez vieillot et surtout très longuet, avec un plumeau d'ores et déjà poussiéreux.
Il faut dire que cette histoire d'enquête adolescente de Bibliothèque Rose avait peut-être un certain prestige dans les sixties, elle l'est bien moins trente ans plus tard. Nous aurons donc droit à une mise en scène télévisuelle, sans efforts ni idées, avec une interminable filature nocturne pleine de rebondissements écrits par un gamin de 7 ans, des jeux de mots navrants à propos des chats et une poignée de sous-intrigues inutiles avec les habitants de la bourgade, placées au forceps dans le scénario pour l'étoffer un tant soit peu. Sorti directement en vidéo chez nous (on comprendra pourquoi), Le Nouvel espion aux pattes de velours est la sempiternelle preuve qu'on ne peut pas tout remaker.