Bazzoni est un cinéaste aussi rare que passionnant (sa Femme du Lac et Journée noire pour un bélier étaient de très belles réussite) mais il va encore plus loin avec Le Orme, film qui s'éloigne du giallo pour rejoindre le thriller paranoïaque d'introspection, quelque part entre Un Papillon sur l'Epaule et l'Antonioni du Désert Rouge. De plus, c'est magnifique visuellement, le chef-op du film étant Vittorio Storaro, ni plus ni moins que celui d'Apocalypse Now. Un seul regret à ce film, qui l'empêche de prétendre au statut de chef-d'oeuvre, c'est sa fin. Si Bazzoni propose tout de même une vraie fin, ce qui n'était pas gagné, elle n'est pas du tout à la hauteur de l'incroyable architecture mentale de son film et le fait, c'est dommage, un peu retomber comme un soufflé. Bon, il n'est pas passé loin du chef-d'oeuvre, mais ça reste tout de même un grand film, d'une folle originalité.