Le orme est un film très étrange qui est à mi-chemin entre le cinéma de genre (le film est souvent classé dans les gialli, bien qu’il n’en soit pas vraiment un puisqu’il n’y a ni assassin ganté ni meurtres sanglants) et le cinéma d’auteur, voire même franchement expérimental.
L’histoire est loin d’être limpide, même si on la suit avec grand intérêt. Nous sommes un peu dans une sorte d’Alice aux pays des merveilles et ce n’est certainement pas un hasard si l’héroïne s’appelle Alice. Sauf que le « pays des merveilles » est plus qu’inquiétant et semble plutôt s’apparenter à un pays des traumas juvéniles.
Le film se présente donc comme une quête existentielle et Lugi Bazzoni nous plonge, avec beaucoup de talent, dans une ambiance très prenante et mystérieuse qui nous amène à sans cesse nous questionner sur ce qui se passe vraiment.
Florinda Bolkan, présente pendant presque toute la durée du film, est vraiment excellente et l’on retrouve avec plaisir Nicoletta Elmi dans le rôle d’une gamine étrange et inquiétante.
Le orme, magnifié par l’admirable photographie du grand Vittorio Storaro, a cette qualité rare de ne ressembler à rien de connu et d’être un OVNI cinématographique à découvrir absolument dans la superbe édition du Chat qui fume.