Ce film inaugure la « période Mao » de Godard et son entrée dans l'anonymat du cinéma militant, dont il ne sortira que des années plus tard. Filmés sur fond noir (la photo et les couleurs sont absolument splendides), deux personnages s'interrogent sur les sons, les mots, les signes et les images. Sur le ton de l'aphorisme ou de la désinvolture subversive, ils parlent du cinéma, de la télévision, des journaux, de la politique. Des inserts, sous forme de dessins, de collages, d'inscriptions calligraphiques ou d'images du quotidien, viennent casser la durée du récit. On ne comprend sans doute pas tout, mais il y a des fulgurances extraordinaires et, je sais que certains vont hurler, mais c'est pour moi un chef-d'œuvre.