Diego,médecin dépourvu d'affect vis-à-vis de ses patients,se fait flinguer par le compagnon d'une fille qu'il ne peut pas guérir.Il survit à l'agression et découvre qu'il a désormais le pouvoir de soigner toutes les pathologies par simple imposition des mains.Comme le Christ en quelque sorte.Mais ce don providentiel est assorti d'une malédiction terrible."Le pacte du mal" est produit par Alejandro Amenabar,le cador du cinéma fantastique espagnol contemporain,et ça se sent.Bien qu'il n'ait ni écrit ni réalisé le film,on retrouve dans cet enchevêtrement de mystères stimulants pour l'esprit et parcimonieusement résolus la griffe amenabarienne,même si ce n'est pas du niveau de ses fleurons que sont "Tesis","Ouvre les yeux" ou "Les autres".Cette variation sur le pacte faustien est plus qu'un énième thriller paranormal,dans la mesure où elle pose une question intéressante.Si nous avions la possibilité d'obtenir le pouvoir de sauver des milliers,voire des millions,de vies de gens qu'on ne connait pas,mais qu'en échange ça implique de sacrifier celle de nos proches,l'accepterions-nous?Joli sujet métaphysique,non?A l'heure où les kapos du système pilonnent les esprits auxquels ils veulent absolument faire gober leur pseudo morale mondialo-universaliste culpabilisatrice,il ne semble pas inutile de s'interroger à propos de cette mode de vouloir sauver le monde,alors que par ailleurs on néglige souvent ceux qui nous entourent.D'autant que cette interrogation en induit une autre,tout aussi gratuite et philosophique mais pourtant pertinente:serions-nous prêts à sacrifier notre propre vie pour épargner celle de ceux qu'on aime?En fait,la réponse à ces deux questions est assez évidente.Si le film répond à la seconde,il se garde bien de prendre position sur la première,qu'il contourne habilement d'une astucieuse pirouette scénaristique.Il est vrai qu'en ces temps de terrorisme intellectuel dispensé par l'oligarchie,il ne faut pas en demander trop.Il était déjà assez gonflé d'oser poser ces problématiques sur la table.Cependant,il parait évident que la nouvelle morale officielle se trouve en totale contradiction avec la nature profonde de l'être humain qui,s'il ne veut aucun mal à ceux qui lui sont étrangers,souhaite avant tout protéger et préserver sa famille,ses amis,et éventuellement son pays.Mais cette tendance naturelle est aujourd'hui bizarrement niée et taxée de xénophobie,de racisme et de "repli sur soi".Allez comprendre.A part ça,le film est un peu lent et ses méandres narratifs sont parfois nébuleux et difficiles à suivre.Le casting,excellent,est emmené par deux stars du ciné transpyrénéen,la belle Belen Rueda et surtout l'extraordinaire Eduardo Noriega dans le rôle principal.Mais comme il est toujours extraordinaire,ça n'a rien que de très ordinaire.