Coup de foudre à l'arrêt
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Pas mal de premiers films souffrent des erreurs et maladresses du débutant, quelles qu’elles soient. « Le Paradis » en est l’exemple type et il passe malheureusement en plus à côté de son sujet. Le film de Zeno Graton narre le coup de foudre et la passion homosexuelle de deux jeunes ados incarcérés dans un centre d’arrêt pour mineurs. Une histoire qui fait furieusement penser à celle de « Great Freedom » sorti l’an passé et qui, en dépit de certains défauts, nous faisait bien ressentir la force de l’amour de ses protagonistes. Ici, de la rencontre assortie du premier regard aux premiers émois en passant par la consommation physique de cette passion, le spectateur reste totalement exclu. On ne sent jamais le feu qui les anime et la bascule vers cette passion est très mal négociée. On a du mal à ressentir les émotions des personnages, on a du mal à les comprendre car elles sont mal représentées à l’écran, voire mal écrites.
Le film est très court et aurait eu plus de coffre à développer un peu mieux ses personnages dont le passé, les motivations et le profil psychologique restent étrangement opaques. « Le Paradis » fait partie de ces œuvres où on jurerait qu’il manque des séquences. Et qui nous laisse comme une impression d’inachevé, d’inabouti. Même les échanges entre ces deux garçons ne captivent pas, restent toujours à la surface. Il y a beaucoup de scènes atones, inutiles, quand d’autres manquent pour mieux saisir ce qui se joue entre ces deux êtres. Quant au duo principal, si chacun joue correctement, il leur manque pourtant terriblement d’osmose et de complémentarité. Dans ces conditions, il s’avère difficile de s’investir et d’être touché pour le spectateur. On regarde donc ce premier essai sans vraiment jamais rentrer dans le vif du sujet ni se sentir concerné.
De plus, il semblerait que tout soit lisse, sans réelles aspérités ou contraintes entre les deux en dépit d’un contexte compliqué. Celui-ci est mal décrit et on ne ressent jamais le climat difficile d’un centre de détention. Comme si le réalisateur avait écrit ses scènes et les plaquait à l’écran sans vraiment de documentation préalable, loin de toute réalité. Les détenus sont cool, le centre est plein d’activités et tout le monde a de l’empathie pour tout le monde. Et comme la mise en scène est du même acabit, sans grande personnalité et peu travaillée, on ne peut pas dire que l’on trouve « Le Paradis » très concluant. C’est plutôt un long-métrage raté dans ses velléités en plus d'être terne et triste confinant ainsi à l’anecdotique.
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Créée
le 6 nov. 2023
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