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Attention, ma critique de ce film sera forcément partielle et partiale, d’une part parce que je ne l’ai visionné qu’une seule fois il y a longtemps (c’est donc un souvenir lointain) sans avoir lu le livre à l’origine de l’adaptation, et d’autre part parce que j’étais tombé amoureux de Rachel Hurd-Wood lors du visionnage de ce chef-d’œuvre cinématographique. En fait, je n’ai envie de parler ici que d’une seule scène, qui m’a marqué à vie et qui est depuis devenue pour moi la plus belle de l’histoire du cinéma (à côté, la scène de la fontaine de Trevi dans La Dolce Vita de Fellini s’apparente à une douce blague). Vous savez, cette scène est celle qui commence lorsque Laura passe avec son carrosse sur une route où Jean-Baptiste Grenouille marchait, et elle s’achève à la fin de la séquence nocturne dans la propriété où elle vit, après qu’il eut retrouvé sa trace, sans doute uniquement en se basant sur son sens olfactif. Alors je sais bien que Grenouille n’est jamais tombé amoureux de Laura, et pourtant, si on fait abstraction de son attirance irrémédiable qui se limite uniquement à son parfum à elle, et si on met de côté la fin magnifiquement tragique de l’histoire, on pourrait vraiment croire que c’est un amoureux fou, un amant passionné de la somptueuse Rachel Hurd-Wood, devenue dans ce film une véritable muse préraphaélite, du nom de cette confrérie britannique de peintres du XIXe siècle qui fonda l’un de mes mouvements picturaux préférés (je vous redirige vers John William Waterhouse et Dante Gabriel Rossetti pour vous faire une idée plus précise de ce qu’est le préraphaélisme, vous verrez comment ces deux peintres de cette mouvance, ainsi que d’autres, mais surtout Rossetti, ont un faible pour les femmes rousses au teint pâle et aux cheveux longs, qui est un type féminin qui forme l’un des idéaux de ma conception de la beauté féminine…). Donc, cette scène, disais-je, qui a retenu mon attention, on y voit un homme absolument fasciné certes pas par la femme en elle-même, mais les apparences peuvent porter à le croire si on ignore tout de l’histoire. On y verrait presque l’image archétypale d’un amoureux tourmenté, debout au niveau d’un rez-de-chaussée, contemplant secrètement sa bien-aimée qui sort au balcon… Vous l’aurez compris, je fais une lecture totalement romantique de cette scène alors que je sais bien que je suis dans le faux, que je ne fais que l’interpréter à ma manière… Mais c’est ainsi que cette scène prend pour moi tout sons sens et toute cette importance, je me sens un peu obligé d’y ajouter une charge sentimentale qui n'exsite pas : m’identifiant totalement à l’attitude de Grenouille, qui suit et contemple cette Vénus rousse, ou cette Lilith si vous préférez, je ne peux me dire que seul un homme amoureux peut agir de la sorte, même si, encore une fois, je sais que ce n’est absolument pas le cas. Dans la scène en question, tout est merveilleux, à la fois l’attitude de Ben Wishaw qui est un homme qui donne l’impression de n’être rien d’autre qu’un être troublé et tout entier tourné vers un autre ; celle de Rachel Hurd-Wood et surtout la manière avec laquelle elle est filmée, une ode à une féminité, une célébration de la beauté de la femme. Les lieux de tournage sont exquis, l’ambiance nocturne dans la propriété de Laura est absolument romantique, et enfin la merveilleuse musique de cette séquence, avec la voix de la soprano Chen Reiss, transcende et intensifie encore plus les impressions, les sensations et les sentiments qui nous assaillent lors de cette séquence… Je compte revoir le film et lire le livre, en attendant je recommande vivement « Le Parfum, histoire d’un meurtrier » à tout le monde !
FlorentThomas
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le 2 nov. 2012

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Florent THOMAS

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