Privés de Légitimus pour cause de problèmes avec leur producteur Lederman, les deux Inconnus restant tentaient de réitérer la belle réussite de leur précédente comédie "Les 3 frères" sortie 2 ans auparavant. Concrètement, l'absence de Légitimus (le plus faible des 3 à tous les niveaux) n'est pas bien grave et qu'il ait été là ou pas n'aurait pas foncièrement changé le résultat (non, je ne trouve pas l'Antillais prognathe très bon comédien ni très drôle).
Comme son grand frère, "Le pari" fait partie des comédies à sketch, forme souvent choisie par les humoristes qui passent sur grand écran et dont le rythme peut s'avérer casse-gueule. C'est d'ailleurs un des soucis du film : tronçonné en 3 parties (le pari, la désintoxication, le célibat), il y a bien un enchaînement logique mais la subtilité n'a jamais vraiment été le fond de commerce des Inconnus.
Moins inspiré que le précédent, reposant sur des mécaniques déjà rodées par les deux compères (l'opposition du petit prof gaucho mesquin et du gros con de droite commerçant qui finiront par s'aimer comme des frères), "Le pari" évite quand même la catastrophe grâce à l'expérience du duo Bourdon/Campan. Mal aimé par le public, le film aura quand même laissé quelques répliques cultes ("le tabac c'est tabou, on en viendra tous à bout" forcément) et quelques scènes assez drôles sans atteindre non plus les meilleurs moments des "Trois frères".
J'ai toujours une petite sympathie pour "Le pari" malgré ses nombreux défauts, son manque de cohésion et le peu de surprises qu'il apporte par rapport aux sketchs des Inconnus. Mais quand on pense aux films portés par des humoristes dans les années 2000 (Boon, Elmaleh, Semoun, Dubosc), on se dit que c'était finalement pas si mal.