"I'm gonna make him an offer he can't refuse."
Le Parrain est un film inusable. Quel que soit l'âge où on l'a découvert, ou le nombre de visions que l'on s'est accordé, le chef d'œuvre de Coppola ne perd jamais de son mystère et de sa fascination. Que l'on évoque la diction de Marlon Brando, transformé pour son rôle, le jeu tourmenté d'Al Pacino, la fougue de James Caan, les noms exotiques devenus légendaires de Corleone, Clemenza, Sollozzo ou Tattaglia, tout un imaginaire fait de souvenirs plus ou moins précis s'ouvre à nous. Mais comment parler d'un tel mythe aujourd'hui ?
En 1945, à New-York, les Corleone sont une des cinq famille mafieuses. Don Vito Corleone est le Parrain de cette famille. Sollozzo, dit « le Turc », qui est protégé par le Parrain de la famille Tattaglia propose à Don Vito Corleone une association dans le trafic de drogue. Mais celui-ci refuse, car il risquerait d'y perdre ses appuis politiques. Sonny, son fils ainé, y est quant à lui favorable. Afin de traiter directement avec Sonny, Sollozzo décide de faire tuer Don Vito Corleone qui réchappe miraculeusement à l'attentat. Commencent alors une série de représailles qui amèneront Michael, le frère benjamin de Sonny, à devenir le nouveau parrain...
C'est à partir de cette histoire tiré du Roman de Mario Puzo que Francis Ford Coppola nous offre, ni plus ni moins, un chef d'oeuvre.
Un casting monumental...
Force est de constaté que rarement un casting aura été aussi inspiré. Chaque acteur est à sa place, jouant son rôle à la perfection. Pour un film comme Le Parrain, ou une grande partie du scénario repose sur les conflits entre personnages, il s'agit non seulement de choisir les bons acteurs, mais aussi des acteurs qui seront capable de les faire vivre. Et en cela Le Parrain est une réussite. Marlon Brando par exemple, et lui seul, aurait réussi a apporter de la lumière au personnage de Vito Corleone, à le porter trois heures sur ses épaules, à illustrer sa chute en parlant d'un homme élégant et puissant pour en arriver à un vieil homme, fragile et blessé moralement par les multiples attaques subit tout au long de sa vie. Brando ne joue pas Vito Corleone, Brando est Vito Corleone.
En parallèle à cette chute, la montée de Michael Corleone est tout aussi vertigineuse. Al Pacino, naissant, joue un personnage plus introverti, moins expressif. Diane Keaton, Robert Duvall, James Caan viennent entre autres compléter ce casting.
Une réalisation magistrale...
Rarement un récit cinématographique n'aura été si esthétique. Chaque plan, chaque scène, chaque réplique est posé avec soin, sans aucune fioriture et va droit au but. Cette netteté explique en partie que le spectateur puisse se laisser emporter dans un spectacle de trois heures sans sourciller. La longueur du film par rapport à son intrigue contribue par ailleurs à l'immerger dans le New York de 1945, à le rendre familier avec chacun des personnages, à les comprendre.
Au niveau de la réalisation, Coppola démontre toute l'étendue de son talent, par des plans grandioses (le sauvetage à l'hopital, les scènes de meurtres etc) . On regrettera peut-être juste des ellipses un peu trop fréquentes. Certes l'histoire se déroule sur une longue durée donc Coppola était un peu obligé de prendre ses aises. Il n'empêche l'histoire parait parfois un peu saccadée et cela quelques fois l'impression d'assister à un enchainement de scènes, certes cohérent mais un peu déstabilisant.
Une bande son éblouissante...
Le Parrain est techniquement maitrisé de bout en bout. A cela s'accompagne bande son sublime, signé Nino Rotta qui confère au film, une certaine puissance mélancolique.
Le Parrain est un de ces chef-d'oeuvres du cinéma, indémodable, une leçon de cinéma pure et simple.Face a ce film, on ne peut que ressentir une certaine admiration pour les acteurs. Un Oscar du meilleur film bien mérité, ainsi qu'une triple nomination pour l'oscar du meilleur acteur (Al Pacino, James Caan, Marlon Brando) et un accueil triomphant auprès du public contribueront à conférer à ce film le statut de mythe.
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