Le Parrain 2 eme partie commence quelques années après la fin du premier film, dont la scène finale, après plusieurs assassinats, intronisait Micheal en tant que Don Corleone et chef de famille.
Cette suite était totalement dispensable, tant le premier volet se suffisait à lui même, d’ailleurs Coppola ne voulait pas de cette suite, c’est la Paramount qui a poussé le réalisateur à reprendre du service pour ce 2ème volet.
Pour une fois on peut dire merci à la Paramount car ce film est tout simplement touché par la grâce. Ce deuxième volet se veut plus sombre plus intimiste et ambitieux.
Alors que nous avions suivi l’ascension de Micheal dans le premier film, ici nous assistons, impuissant, à la chute morale du personnage pour lequel nous avions une certaine empathie, voir sympathie dans le premier film.
Ce qui est extraordinaire ici, c’est cette plongée dans la psyché de Micheal, et le parallèle avec l’ascension de son père Vito Corléone.
Ainsi nous assistons à la destruction morale et familiale d’un Micheal isolé et plein de doutes, tentant désespérément de ressembler à son père, et de l’autre coté, à l’accomplissement familiale du jeune Vito et son ascension au pouvoir inspirant le respect et la confiance dans son entourage.
Ainsi le film oppose 2 personnages si différents et pourtant si proches.
Le parallèle est extrêmement bien mis en scène et renforce l’impact du film, jusqu'à cette scène finale marquante ou Micheal fait exécuter son frère.
Cette scène marque le basculement psychologique du personnage, car c’est le moment précis où il cesse d’essayer d’être son père, il abandonne, pour devenir cet être implacable, froid et solitaire, presque inhumain, car il le sait, Son père n’aurait jamais exécuté un membre de sa famille.
D’ailleurs juste après on nous montre cette scène d’anniversaire ou toute la famille est réunie, et déjà à l’époque, Micheal était distant et différent du reste de sa famille.
Comme si on voulait nous faire comprendre que tous les efforts de Micheal pour ressembler à son père et unir sa famille, étaient vains, et que finalement son évolution psychologique était prévisible et inéluctable.
Coté casting, Al Pacino est totalement glaciale et sidérant, il tient probablement son rôle le plus complexe, et donne à son personnage un charisme et une froideur le rendant presque inhumain par moments, tout en étant rongé par les dilemmes moraux causés par ses actes. Et de l’autre coté Robert De Niro nous ferait presque oublier ce bon vieux Marlon Brando tant sa prestation en jeune Vito est impressionnante. De manière globale les acteurs sont au top que ce soit John Cazale, Robert Duvall ou Diane Keaton, aucune fausse note.
En bref Le parrain 2 est un chef d’œuvre complexe porté par une réalisation et un casting 5 étoile, un drame psychologique puissant teinté d’une touche poétique et mélancolique renforcée par une bande originale d’exception, un film marquant et sans doute le meilleur des 3 volets.