Portées par la musique de Nino Rotta, deux histoires s'entremêlent, la principale est la suite directe du premier opus, qui voit l'ascension de Michael Corleone magistralement interprété par Al Pacino, l'autre relate la jeunesse, puis la propre ascension de son père, Vito Corleone interprétée talentueusement par Robert De Niro. A signaler aussi la très belle interprétation de Diane Keaton, beaucoup plus présente que dans le premier volet. On retiendra aussi la prestation truculent de Michael V. Gazzo acteur qui aurait mérité meilleure carrière. Si on est un poil en deçà du premier, (parce qu'il manque Brando, parce que le soucis de ne pas calquer les scènes du premier n'est pas évident, mais aussi parce que le cadre a déjà été posé), cette partie 2 n'en reste pas moins un chef d’œuvre de réalisation et de montage dont on retiendra plusieurs scènes chocs : Déjà l'entrée avec le meurtre pendant l'enterrement et ce qui s'en suit, montrant par-là la cruauté et l'imbécilité de la mafia, sans doute en guise de réponse à ceux qui accusait Copolla de complaisance à son égard, les scènes de violences sont toutes différentes mais produisent chacune leur effet : le mitraillage de la chambre conjugale de Michael Corleone, l'exécution de la "main noire" par Vito pendant une procession, celle de Don Ciccio par Michael venu venger ses proches des années plus tard en Sicile, ou encore celle de Roth, où on attendait du lourd et du compliqué, et qui se solde par un simple coup de révolver ! Evidement le film ne se résume pas à cela, c'est d'abord et surtout le drame d'un homme qui à force de faire le vide autour de lui se retrouve seul, et dans ce cas-là tout le fric du monde n'y peut rien. Du grand art !