Le Passager nº 4
5.4
Le Passager nº 4

Film de Joe Penna (2021)

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Joe Penna fait partie des réalisateurs pour lesquels j'ai une affection toute particulière. J'ai eu la chance de découvrir son premier long métrage, Arctic, au festival de Cannes en 2018. Le film était sélectionné en séance de minuit, et j'avais pu assister à la Séance du Lendemain. Pour les cinéphiles, les films que l'on découvre à Cannes ont toujours une saveur particulière.
J'avais trouvé ce Survival glacial emmené par un Mads Mikkelsen en grande forme très réussi, j'avais même décidé d'en faire l'une de mes toutes premières critiques sur ce site.


En découvrant un peu par hasard son nouveau et second film disponible sur Netflix, une petite excitation est montée en moi.


En préparant cette critique du Passager n°4, je suis allé relire ce que j'avais écrit en mai 2018 sur Arctic, et j'ai trouvé quelque chose d'intéressant !
J'écrivais à l'époque :



Anecdote rigolote, le film devait initialement se passer dans
l'espace, sur la planète Mars. La sortie de Seul sur Mars, le génial
Survival de Ridley Scott avec Matt Damon dans le rôle titre, l'obligea à réécrire son scénario en changeant d'environnement.



De toute évidence, Joe Penna, brésilien installé à Los Angeles, a persévéré dans son rêve d'écrire et réaliser un film de genre dans l'espace ! On ne peut que saluer cette opiniâtreté !


Le film spatial semble être particulièrement à la mode ces dernières années, et plus particulièrement depuis le début de la prohibition culturelle covidesque, il y a un peu plus d'un an. Minuit dans l'univers, Space Sweepers, Cosmic sin, Anti-life, les exemples (plus ou moins réussis, souvent plutôt moins que plus) ne manquent pas.
Et c'est sans compter le nouveau film d'Alexandre Aja avec Mélanie Laurent et Mathieu Amalric, qui sort dans quelques jours également sur Netflix et qui, avec son titre Oxygène et son pitch 100% genre, laisse présager une histoire assez proche de celle de Passager n°4 (Stowaway en anglais, c'est à dire "passager clandestin").


Côté intrigue, nous embarquons à bord d'une navette spatiale en compagnie de Marina Bernett (Toni Collette), commandant chevronnée et aguerrie de la mission spatiale, Zoé Levenson (Anna Kendrick), médecin de bord, et David Kim (Daniel Dae Kim), biologiste travaillant sur un projet d'algues produisant de l'oxygène.
Leur mission est de rejoindre la colonie de Mars, un voyage d'un an aller, un an retour.
Mais tout ne se passe pas comme sur des roulettes. L'épurateur de CO2 est endommagé au décollage, et l'équipe découvre rapidement un passager clandestin, le fameux passager n°4, un technicien au sol incarné par Michael Adams, qui a perdu connaissance dans la navette et n'aurait jamais dû se trouver là.
Très vite, un problème se pose : il y a dans la navette de l'oxygène pour trois, mais pas pour quatre...


La scène d'introduction, le décollage de la navette, m'a scotché à mon canapé - de la même manière que nos trois membres de mission étaient scotchés à leur fauteuil par la poussée de la fusée. Rarement, j'ai ressenti avec autant d'émotion et de stress lors d'un décollage de fusée cinématographique.


Il s'agit pour moi de l'une des grandes réussites du film, tout comme la découverte des décors que constituent la navette que emmène nos héros pour Mars.


À l'inverse, deux éléments scénaristiques m'ont un peu gêné dans le film. Le premier, c'est la justification un peu foireuse de la présence de notre quatrième passager à bord. Le second est le démêlé de l'intrigue autour de...


... l'irruption solaire. Je ne suis pas physicien, mais je doute fort, dans le vide du cosmos, que les irruptions solaires créent une fine poussière verte, cinématographiquement très jolie avec ses airs d'aurores boréales. Que les radiations soient mortelles, soit, mais qu'elles se matérialisent par une poussière cosmique, mwouais. Et puis à une telle vitesse, les particules devraient passer beaucoup plus vite : c'était déjà l'une des grandes critiques adressées à Gravity.
D'autant qu'avec un voyage Terre-Mars, on s'éloigne du soleil, alors pourquoi les ressentirait-on davantage à quelques mois d'arriver sur Mars, et pas du tout sur Terre ?


J'ai vu beaucoup de spectateurs critiquer le rythme langoureux du film. Ça ne m'a pas dérangé et je l'ai trouvé pour ma part plutôt à propos : on parle d'un voyage d'un an pour rejoindre Mars, nous ressentons la lenteur qu'éprouve l'équipe de la mission à bord du vaisseau.


L'émotion est bien présente, la mise en scène et le jeu d'acteurs sont réussies. J'ai globalement passé un bon moment devant ce Passager n°4. Ce second long métrage est un cran en dessous d'Arctic, j'aurais plutôt mis 6,5 que 7. Mais on est quand même loin des daubasses qui pullulent actuellement sur les services de streaming comme Netflix ou Amazon prime. Alors en cette période de disette où les cinémas sont fermés, ne faisons pas la fine bouche.

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le 9 mai 2021

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D. Styx

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