L’exaltante aventure spatiale dans ce film est d’abord un peu routinière, quand nos trois astronautes s’installent dans leur vaisseau (rien de très exotique, même pas d’apesanteur) et se préparent à leur long transit vers Mars ; avec l’ambiance vaguement morose pleine de silence et de distance, on pourrait croire qu’ils ont déjà plusieurs années de mission dans les jambes. Puis cela devient déprimant, lorsque l’apparition impromptue d’un quatrième passager et des problèmes d’oxygène afférents se traduit par des tiraillements moraux angoissés sur le nécessaire sacrifice plutôt que par un excitant branle-bas de combat de tous les cerveaux pour trouver une solution technique avec les moyens du bord. On n’est donc pas dans Apollo 13 ou The Martian, ce que je regrette mais qu’objectivement je ne peux reprocher à Stowaway qui a tout à fait le droit de vouloir exister, d’autant que cela reste bien fait et bien joué. J’ai davantage apprécié le dernier acte plus stressant où les astronautes doivent quitter le compartiment habitable pour se rendre à l’autre bout du vaisseau, l’occasion d’un peu de vertige sidéral corsé par un jeu innovant de force centrifuge.