Une comédie libertaire, qu'ils disaient. Il fallait voir ça. Immersion donc dans un Paris de carte postale, sur les traces d'un agent d'assurances falot, un peu lunaire, solitaire, décalé, grisâtre et terne, à l'image rêvée des employés de ce secteur peu sexy de l'activité humaine. Un divorcé qui vit dans un appartement vieillot et va voir sa mère en maison de retraite une fois par mois en vélib. Un type à qui il n'est rien arrivé depuis son divorce 12 ans auparavant. Ex-mari corvéable à merci, employé transparent, fils soumis, le tableau est un peu chargé. Mais voilà qu'un jour, il interrompt le mystérieux traitement que sa mère lui faisait prendre depuis toujours et qu'il lui arrive des choses peu banales. Le titre ne laisse planer aucun doute sur cette mystérieuse affection : notre héros défie la matière. Et c'est là que sa vie bascule, parce que ce pouvoir inhabituel va réveiller la fantaisie qui sommeille en lui. La ronde des amours, des ris, des chants, comme dirait l'autre, peut alors commencer et l'histoire prend son envol vers un final doux-amer plutôt bien amené. Bref, un petit conte à voir pour les comédiens, principalement, et la douce irrévérence un peu poétique qui émane des aventures de ce petit homme discret que l'imprévu révèle à lui-même.