Premier long-métrage du cinéaste suédois Bo Widerberg sorti en 1962 dans son pays natal ou l'on sent fortement l'influence d'autres auteurs à la mode de ce temps-là. En particulier deux d'entre eux, c'est-à-dire Godard et Cassavetes, Widerberg puise allègrement dans les registres, les techniques des deux grands réalisateurs. Ce portrait d'une jeune femme de la banlieue de Malmö en noir et blanc fait penser par exemple à Vivre sa vie de Godard, ou l'on étudie les moeurs d'une fille d'à peine 18 ans, ses amours et ses emmerdes durant approximativement neuf mois (si vous voyez l'allusion !) puis au niveau du scénario, on ressent l'improvisation de certaines scènes ou les comédiens semblent libres dans leur jeu. Du côté de la réalisation outre des scènes d'intérieur resserrés sur les protagonistes, jouant sur les cadres décentrés ou décalés il y a des chouettes prises de vues en plongées larges graphiques dans les séquences de transitions en extérieur rappellant là un peu le style d'Antonioni. Vraiment une première oeuvre intéressante à défaut d'être passionnante, cela manque quand même d'un grain de folie, Widerberg appuie sur le désabusement, la renonciation que sur l'humour ou le cool.